Le chevalier cuivré
Un Québécois "pure laine"
Le chevalier cuivré, un Québécois "pure laine"
Il nous semble souvent que les espèces animales les plus particulières vivent dans les autres pays. Pourtant, notre province recèle d’espèces captivantes, telles le chevalier cuivré, un poisson qu’on ne retrouve qu’au Québec, et nulle part ailleurs dans le monde. C’est le seul poisson ayant une aire de répartition exclusive au Québec ! Celle-ci est en effet limitée au fleuve Saint-Laurent et à quelques-uns de ses tributaires et seule la rivière Richelieu est reconnue comme site de reproduction.
Le chevalier cuivré est un poisson relativement gros, qui peut atteindre plus de 70 cm de longueur et un poids d’un peu plus de 5 kg. Il peut vivre plus de trente ans et tient son nom de sa couleur cuivrée et de ses grandes écailles qui rappellent celles d’un chevalier. Les estimations de la taille de la population du chevalier cuivré demeurent incertaines, celle-ci étant composée de tout au plus quelques milliers d’individus.
Photo: Nathalie Vachon, MFFP
Présentement, ce poisson fait face à un déclin inquiétant. En effet, les données recueillies depuis sa découverte survenue autour de 1940 démontrent que la population est en danger. Parmi les menaces, notons la dégradation de son habitat par la sédimentation, la pollution, la construction de barrages, les pratiques agricoles, le dérangement par les activités humaines et l’arrivée d’espèces exotiques envahissantes. Sa maturité sexuelle tardive, son régime alimentaire spécialisé et le fait que son aire de répartition soit très limitée jouent aussi en sa défaveur.
Des étangs sont aménagés spécifiquement pour l’élevage du chevalier cuivré à la station piscicole de Baldwin-Coaticook (Souce: Nathalie Vachon, MFFP)
Ensemencement des jeunes élevés à la station piscicole qui a lieu en septembre
(Souce : Nathalie Vachon, MFFP)
Le chevalier cuivré a été désigné espèce menacée au Québec en 1999. Il est aussi protégé en vertu de la Loi fédérale sur les espèces en péril depuis 2007. Un programme de rétablissement a été publié par Pêches et Océans Canada et préconise l’amélioration des conditions d’habitat, le soutien de la population grâce à l’ensemencement, l’encouragement des efforts de recherche et la réduction des pressions anthropiques engendrées par les riverains et les usagers de son territoire.
On peut penser que la disparition complète de ce poisson ne nous causerait pas beaucoup de préjudices et on peut penser qu’elle se ferait dans un triste anonymat. Mais en y regardant de plus près, on constate que le chevalier joue le rôle d’indicateur biologique et que sa disparition, ou son rétablissement témoigneront de l’importance que notre société accorde réellement à l’environnement naturel et de sa capacité à réagir pour protéger la nature.
Les pêcheurs sportifs peuvent grandement contribuer au rétablissement de l’espèce en respectant la réglementation particulière mise en place pour la protéger. Comme il est très difficile pour un néophyte de distinguer le chevalier cuivré des quatre autres espèces de chevaliers ainsi que des deux espèces de meuniers présentes au Québec, la pêche sportive aux meuniers et aux chevaliers est interdite dans la majorité de l’aire de répartition du chevalier cuivré afin de protéger l’espèce.
Pour en savoir davantage:
Le COVABAR est un partenaire important dans la protection et le rétablissement de l’espèce: https://www.covabar.qc.ca/
Rapport COSEPAC (Loi fédérale sur les espèces en péril) le plus récent:
Comme Héritage faune est la première fondation québécoise à se donner pour mission la restauration des habitats fauniques, nous souhaitons relancer la participation de tous à la protection de cette espèce. L’an passé grâce aux dons, nous avons soutenu plus de 110 projets d’aménagement faunique!