Notre site utilise des cookies pour améliorer votre expérience de navigation. En continuant à utiliser ce site, vous acceptez notre utilisation des cookies conformément à notre politique de confidentialité.

4 août 2025

Protection de la faune en péril : la baisse d’effectifs inquiète

Alors que plusieurs bureaux d’agents de la faune ferment leurs portes et que les effectifs fondent à travers le Québec, des voix s’élèvent depuis quelques années pour dénoncer les impacts concrets de ce recul sur la protection de la faune, des habitats et de la sécurité publique.

 

Un mandat essentiel, mis à mal

 

Depuis plus de 150 ans, les agents de protection de la faune jouent un rôle clé dans l’application des lois encadrant la chasse, la pêche, et la conservation des habitats. Présents sur le terrain, ces agents assermentés veillent au respect des règles, interviennent auprès de braconniers, assurent le suivi d’animaux blessés ou dangereux et sensibilisent le public à la cohabitation avec la faune. Mais ces dernières années, ce réseau de première ligne s'effrite.

 

Une baisse d’effectifs inquiétante

 

Dans plusieurs régions du Québec, les effectifs ont fondu à vue d’œil. En Côte-Nord, on est passé de 28 agents en 2013 à seulement 18 en 2022, selon un reportage du Manic.

 

En Gaspésie, le bureau de Chandler pourrait bientôt ne plus compter qu’un seul agent sur le terrain. Le Syndicat des agents de protection de la faune du Québec (SAPFQ) évoque même une possible fermeture complète d’ici un an.

 

À Matagami, au Nord-du-Québec, le bureau devrait fermer ses portes d’ici janvier 2026. Le député péquiste Martin Ouellet dénonce cette décision, soulignant que « depuis l’annonce de la fermeture, les signalements ont diminué de 30 % dans la région ».

 

Et ce n’est pas fini. En 2025, le ministère de l’Environnement, de la Lutte contre les changements climatiques, de la Faune et des Parcs prévoit la fermeture d’autres bureaux. Selon les informations obtenues par Radio-Canada, ces fermetures seraient motivées par des considérations budgétaires et logistiques.

 

Des impacts déjà mesurables

 

« Les gens ne le voient pas toujours, mais la présence d’un agent dans une région éloignée fait toute la différence pour préserver les espèces et assurer la sécurité. Quand ils ne sont plus là, les infractions passent sous le radar », déplore Jean-François Boucher, président du SAPFQ, en entrevue à Radio Gaspésie.

 

En parallèle, la relocalisation de certains services, comme celui de Saint-Jérôme vers Saint-Eustache, allonge les temps de déplacement et nuit à la réactivité des équipes. Le Journal de Montréal rapportait en février 2024 que les nouvelles mesures étaient jugées « contre-productives » par le personnel et les intervenants du milieu.

 

Une pression accrue sur le terrain

 

Ce désengagement se traduit aussi par une pression supplémentaire sur les agents encore en poste. Davantage de territoire à couvrir, moins de renforts disponibles, plus d’interventions urgentes à gérer seuls. Le SAPFQ dénonce un risque croissant d’épuisement professionnel, et une détérioration des conditions de travail qui freine l’attraction de nouveaux agents.

 

Une alerte que le gouvernement ne peut ignorer

 

Réduire les postes d’agents de la faune, c’est bien plus qu’un ajustement administratif : c’est une prise de risque environnementale, sociale et sécuritaire. Dans un contexte où les enjeux liés à la cohabitation avec la faune, à la perte de biodiversité et à la pression humaine sur les habitats se multiplient, affaiblir ce service revient à baisser la garde.

 

Des groupes comme la Fédération québécoise des chasseurs et pêcheurs, le SAPFQ et plusieurs élus régionaux pressent le gouvernement d’agir pour renverser la vapeur : maintenir les bureaux régionaux, réinvestir dans les effectifs, et rétablir une présence forte sur le terrain.

 

Les agents de la faune ne sont pas qu’un rouage administratif. Ce sont des gardiens du territoire, des protecteurs d’équilibres fragiles. À l’heure où les enjeux environnementaux sont de plus en plus pressants, le Québec ne peut pas se permettre de les perdre de vue.

Trouver un cours

Programme d'éducation en sécurité et en conservation de la faune

TROUVER UNE FORMATION

Devenir membre

Devenez membre individuel, membre associatif, membre communautaire ou membre partenaire. 

S'inscrire