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La restriction de la taille légale des bois (RTLB)

La restriction de la taille légale des bois (RTLB)

La restriction de la taille légale des bois (RTLB)

Ce texte présente une analyse globale des aspects à considérer au sujet de la RTLB. Nous vous invitons à lire attentivement chaque section afin de bien comprendre le dossier dans son ensemble. 

La RTLB en bref

Une restriction de la taille légale des bois (RTLB) est une mesure réglementaire appliquée à la gestion des populations de cerfs de Virginie qui interdit de récolter les jeunes mâles à la chasse. Cette restriction sur la taille légale des bois peut varier d’une juridiction à l’autre selon le choix des gestionnaires de la faune. Au Québec, au cours du projet pilote qui a eu lieu entre 2017 et 2021 dans les zones de chasse 6 nord et 6 sud, seuls les mâles adultes possédant au moins trois pointes de plus de 2,5 cm d’un côté du panache pouvaient être récoltés. Malgré la fin du projet pilote, la mesure demeurera en place en 2022 et en 2023, en attendant que des orientations soient définies quant à son utilisation au Québec.

 

La RTLB est une mesure qui s’inscrit à l’intérieur d’une philosophie de gestion appelée Quality Deer Management (QDM) qui est apparue au Texas vers la fin des années 1960. Globalement, cette façon de gérer est basée sur quatre piliers :

 

La gestion du cheptel

On détermine le nombre approprié de cerfs à récolter par âge et par sexe dans un même secteur. On vise à atteindre le nombre optimal de cerfs par rapport à la capacité de support de l’habitat. La RTLB est une mesure réglementaire associée à ce pilier.

 

La gestion de l'habitat

On aménage l’habitat de façon à offrir aux cerfs le régime alimentaire le plus équilibré possible. La production de champs nourriciers est une technique utilisée dans le QDM.

 

La gestion des chasseurs

Puisque ce sont eux qui procèdent aux prélèvements des cerfs, leur adhésion à la philosophie est importante. L’éducation des chasseurs à la QDM est cruciale.

 

La surveillance du cheptel

Cette surveillance est primordiale afin de suivre l’évolution du cheptel. On y recueille des données concernant la récolte, la mortalité et les observations.

 

Pour appliquer le QDM et favoriser un cheptel en santé ainsi qu’assurer la qualité de l’expérience de chasse, on doit nécessairement unir dans un objectif commun les propriétaires fonciers, les chasseurs et les gestionnaires de la faune.

 

Mise en contexte de l'application de la RTLB au Québec

Estimant que certains éléments issus du QDM pourraient être utiles pour la gestion du cerf de Virginie au Québec, des bénévoles de la FédéCP et du milieu faunique ont travaillé à faire connaître cette philosophie de gestion auprès du ministère responsable de la faune pour faire en sorte qu’une RTLB soit appliquée de façon réglementaire au Québec.

 

Selon ce qui était observé aux États-Unis, cette mesure pouvait améliorer la condition des populations de cerfs, contribuer à maintenir un équilibre entre les populations et leurs habitats, améliorer la qualité des bêtes abattues et aider à maintenir un ratio des sexes équilibré dans la population.

 

Avant de modifier profondément la gestion du cerf de Virginie sur l’ensemble du Québec, et afin de s’assurer du réel potentiel de la RTLB, le ministère des Forêts, de la Faune et des Parcs a accepté d’en vérifier l’efficacité sur une partie du territoire. Il a donc voulu tester la RTLB sous la forme d’un projet de recherche permettant d’en vérifier les effets de façon scientifique. Après analyse, il a été établi qu’un projet pilote d’une durée de cinq ans serait adéquat et que les zones 6 nord et 6 sud seraient les plus appropriées comme lieu d’essai pour des raisons précises.

 

Ce qu’il faut savoir ?

Tout d’abord, les zones 6 nord et 6 sud supportent des populations abondantes de cerfs. Elles permettent d’appliquer la RTLB tout en augmentant le nombre de permis de chasse de cerfs sans bois attribués par tirage au sort. Lorsqu’on applique une RTLB, la chasse devient plus difficile étant donné qu’on ne récolte plus de cerfs mâles d’un an et demi. En augmentant le nombre de permis de cerfs sans bois pour compenser cette perte, on peut maintenir un bon succès global de chasse.

 

Ensuite, cette région est moins sujette à des épisodes de forte mortalité hivernale. Les populations y sont plus stables et se prêtent mieux à des projets d’expérimentation à moyen terme. Il faut bien garder en tête qu’au Québec, le cerf se trouve à la limite nordique de son aire de répartition, ce qui a des effets parfois marqués sur l’abondance des populations. En fait, une accumulation de neige au sol de plus de 50 cm peut affecter ses déplacements.

 

La zone 7 sud, zone voisine, a été choisie comme zone témoin en raison de ses similarités avec les zones 6. Il a simplement suffit d’y faire les mêmes cueillettes de données que dans les zones 6 afin de les comparer entre elles.

 

Finalement, tous ces facteurs semblaient rendre le succès de chasse intéressant. Les chasseurs voyaient donc d’un bon œil l’arrivée de cette mesure.

 

Lien entre la RTLB et le plan de gestion du cerf de Virginie

La RTLB n’est pas un modèle de gestion en soi. Il s’agit plutôt d’un élément réglementaire qui pourrait être intégré au plan de gestion. Il serait considéré comme les autres règles de chasse permettant d’aider à atteindre les objectifs de conservation et de mise en valeur fixés par le plan de gestion, autant du point de vue biologique, économique et social.

 

Un plan de gestion est un document imposant qui fait le point sur la situation d’une espèce. Il définit les activités nécessaires pour en assurer la gestion et la mise en valeur optimale au bénéfice de tous les Québécois. Un plan de gestion détermine des objectifs et propose des actions et des modalités d’exploitation adaptées aux réalités de chacune des régions. L’élaboration d’un plan de gestion est menée par le ministère responsable de la faune et se réalise en collaboration avec plusieurs intervenants regroupés au sein de la Table nationale et des Tables régionales de la faune.

 

Pour le cerf de Virginie, on compte parmi ces objectifs le maintien d’une chasse de qualité, la préservation des habitats, le contrôle du nombre d’accidents routiers et le contrôle des dommages causés par les cerfs aux productions agricoles, aux jardins et aux aménagements paysagers. On comprend que l’atteinte des ces objectifs passe par le maintien de populations en équilibre avec la capacité de support du milieu.

 

Pour atteindre ses objectifs, la chasse est l’outil de gestion principal d’un plan de gestion. Certaines règles de chasse peuvent être modulées pour répondre aux objectifs de chacune des régions en ajustant la longueur des périodes de chasse et ses dates d’ouverture, les limites de prises, le nombre de permis de cerfs sans bois et les engins permis.

 

La durée d’un plan de gestion est d’au moins huit ans et inclut une révision à mi-plan. Le processus législatif pour y arriver est très complexe. C’est pourquoi il est difficile d’apporter des modifications importantes, comme une RTLB, à un plan de gestion en cours de route. Le plan de gestion actuel a débuté en 2020 et devrait se terminer en 2027.

 

Le projet pilote

L’étude portant sur la RTLB se concentrait sur les zones 6 nord et 6 sud avec la 7 sud comme zone de comparaison. Trois axes de recherche ont été établis :

 

  • Les impacts d’une RTLB sur les cerfs mâles : leur structure d’âge et leurs caractéristiques physiques à un âge donné.

 

  • Les impacts d’une RTLB sur les populations : la récolte de cerfs sans bois, la taille de la population, le ratio mâles/femelles, la productivité des cerfs, la date de conception et la survie des faons.

 

  • Les impacts d’une RTLB sur les chasseurs : le succès de chasse, le nombre de chasseurs, l’effort de chasse et la satisfaction des chasseurs.

 

La récolte de données a débuté dès 2016 et a servi à récolter des données de référence. La RTLB a ensuite été appliquée à la chasse pendant une période de cinq ans, de 2017 à 2022.

 

Le bilan

Impact sur les cerfs mâles

Entre 2016 et 2021, 2 261 cerfs mâles adultes ont été mesurés. Plusieurs éléments ont été notés tels que le poids éviscéré de l’animal, l’envergure de son panache et son nombre de pointes ainsi que le diamètre de son merrain. L’âge de l’animal a été déterminé en laboratoire à partir de ses incisives.

 

Il a été constaté que la norme RTLB a permis de soustraire à la chasse 87 % des mâles de 1,5 an et 44 % de ceux de 2,5 ans. Les cerfs alors abattus possédaient tous au moins trois pointes d’un côté de leur panache.

 

Bien entendu, cela a modifié la structure d’âge des mâles chassés puisque la récolte était principalement composée de mâles de 2,5 ans et 3,5 ans. Par conséquence, la RTLB permet une récolte de mâles plus gros.

 

Cependant, sur la durée du projet pilote, la RTLB n’a pas contribué à modifier les caractéristiques des mâles à un âge donné, par exemple le poids de l’animal ou la grosseur du panache. Les caractéristiques des mâles de 2,5 ans après RTLB n’étaient pas différentes de celles des mâles de 2,5 ans avant la RTLB.

 

Impact sur les populations de cerfs

Les analyses des données recueillies au cours du projet pilote ont démontré que la RTLB n’a pas eu d’impact sur le nombre de collisions routières qui sont survenues. Le nombre de collisions étant directement lié à la densité de la population des cerfs.

 

La RTLB n’a pas eu d’effet sur le nombre moyen de cerfs abattus par jour de chasse. Cependant, en 2017 et en 2021, le nombre de mâles abattus par jour de chasse a été moindre dans les zones avec RTLB que dans la zone témoin. À l’opposé, le nombre de femelles abattues par jour de chasse dans les zones avec RTLB a été plus élevé que dans la zone témoin. La hausse de 50 % du nombre de permis de chasse au cerf sans bois, alloués par le ministère, a entraîné une hausse annuelle de 10 à 15 % de la récolte de femelles et de faons. Ceci illustre que la RTLB permet de récolter des mâles plus gros, mais en moins grand nombre.

 

De plus, des données ont été recueillies sur des femelles victimes de collisions routières afin de déterminer leur taux de gestation, le nombre de fœtus par femelle ainsi que la date de conception des fœtus. Selon les analyses, la RTLB n’a eu aucun impact sur le taux de gestation et le nombre de petits produits. Elle n’a pas eu non plus d’impact sur la date de conception.

 

Chaque année, un sondage est envoyé à 9 000 chasseurs, susceptibles de chasser dans les zones 6 nord et 6 sud, au sujet de leurs observations durant la période de chasse. À chaque occasion, plus de 3 000 personnes acceptent de répondre au sondage. Leurs observations démontrent qu’il n’y a pas de différence significative dans le nombre de cerfs mâles ou femelles vus par jour de chasse entre les zones du projet pilote et la zone 7 sud.

 

Selon les observations des chasseurs, il n’y a pas de différence significative entre le ratio mâles/femelles observé dans les zones du projet pilote et la zone 7 sud. La seule observation notée serait de constater une légère différence dans le ratio mâles/femelles qui serait alors passé de 1/4 à 1/3, sans toutefois démonter une différence statistiquement significative.

 

Toujours selon les observations des chasseurs, la RTLB n’a eu aucun effet sur la proportion de faons présents dans la population à l’automne.   

 

Impact sur les chasseurs

La pression de chasse n’a pas augmenté de manière significative dans les zones du projet pilote. La RTLB n’a pas non plus influencé le nombre moyen de journées consacrées à la chasse, sauf en 2017, année de la hausse de permis de cerfs sans bois alloués.

 

La RTLB n’a pas eu d’effet sur le succès de chasse global, mais a fait diminuer le succès de chasse pour le mâle.

 

Au cours du projet pilote, plus de la moitié des chasseurs ont signifié leur insatisfaction quant au nombre de mâles (dans sa globalité) vus au cours de ce projet. Cependant, la satisfaction de certains chasseurs à l’égard du nombre de mâles matures vus ou du nombre de cerfs mâles vus a été à la hausse puisqu’elle est passé d’un mâle sur 6 en 2017 comparativement à un mâle sur 4 en 2021.

 

L’appui à la RTLB n’a pas significativement varié au cours du projet pilote. En 2021, cet appui se situait à environ 67 %, dans les zones RTLB et dans la zone 7 sud comparativement à 57 % en 2016.

 

Résumé et conclusion du projet pilote

Une RTLB est une mesure réglementaire issue de la philosophie de gestion QDM qui est née aux États-Unis. Une RTLB n’est pas un modèle de gestion, mais une modalité de chasse qui, le cas échéant, peut s’inscrire parmi d’autres modalités dans un plan de gestion. Elle vise à interdire la chasse des jeunes mâles d’un an et demi afin de les laisser grossir et améliorer la qualité de la chasse. Ce faisant, il était supposé qu’une amélioration de différents caractères biologiques des populations et des individus seraient constatée par cette mesure.

 

Afin de vérifier l’impact réel d’une RTLB sur le cerf de Virginie au Québec, à la limite nordique de son aire de répartition, le MELCCFP a conduit un projet pilote de 2016 à 2022 dans les zones 6 nord et 6 sud. Réalisée selon un protocole scientifique avec la zone 7 sud comme témoin, l’analyse des résultats s’est faite en 2022 et un rapport a été publié en 2023. Une norme d’interdiction de récolter les mâles ne possédant pas au moins trois pointes sur un côté du panache a été appliquée.

 

Au terme du projet pilote, il ressort que la RTLB a permis de soustraire de la chasse la majorité des cerfs mâles de 1,5 ans. Ainsi, elle a décalé la récolte vers des mâles principalement âgés de 2,5 ans et de 3,5 ans. Cependant, étant donné la difficulté à chasser les mâles plus vieux, la récolte totale de mâles adultes a diminué ainsi que le succès de chasse pour ce segment.

 

Le projet pilote a permis de déterminer que la RTLB n’a pas modifié les caractéristiques physiques des mâles, n’a pas fait varier la densité de population, n’a pas modifié la période de conception et n’a pas fait augmenter la masse des faons à l’automne.

 

En somme, la RTLB n’a pas d’impact biologique sur les populations de cerfs. Elle a cependant un impact social et les chasseurs n’ont pas changé leur opinion au cours du projet pilote.

 

D'autres éléments à considérer

Au Québec, il est admis que la rigueur des hivers est le principal facteur de contrôle des populations de cerfs. Ceci est particulièrement marqué dans les zones de chasse les plus au nord, telles que la 2, la 26, la 27 et la 28. Appliquer la RTLB dans ces zones pourrait être un pari risqué pour les chasseurs qui, en préservant les cerfs de 1,5 an, pourraient par la suite les voir mourir lors d’un hiver particulièrement neigeux.

 

Aux États-Unis, plusieurs États ont inclus une RTLB à leurs règles de chasse. Parmi ceux-ci, la Pennsylvanie, le Maryland, la Floride, le Nouveau-Mexique et la Californie l’appliquent toujours. Cependant, à la suite de suivis scientifiques tels que celui effectué par le MELCCFP, certains États l’ont abandonné, notamment le Vermont et le New Hampshire (pour 50 % de ses comtés). Pour sa part, le Maine a refusé cette approche. Notons que ces États sont voisins de nos frontières et sont situés à proximité de la région où s’est tenu le projet pilote.

 

Fait notable, depuis 2010, parmi les 10 États qui fournissent le plus d’inscriptions au Boone and Crockett Club, 9 n'ont aucune restriction réglementaire sur la taille des bois. Ceux-ci sont le Wisconsin, le Kentucky, l'Ohio, l'Iowa, l'Illinois, le Kansas, l'Indiana, le Minnesota et le Texas. Cependant, des mesures de protection volontaires des jeunes mâles y sont appliquées. Il n’y a aucune province canadienne qui applique une restriction sur la taille des bois.

 

Dans les prochains mois, plusieurs intervenants se pencheront sur l’intérêt d’utiliser la RTLB afin d’améliorer la gestion des populations de cerfs de Virginie au Québec. Plusieurs municipalités ont notamment fait savoir au MELCCFP qu’elles aimeraient que cette mesure soit appliquée dans leurs régions. Considérant l’impuissance de la RTLB afin d’améliorer la condition des populations, on peut se questionner à savoir s’il serait judicieux d’imposer cette modalité à tous les chasseurs et à ajouter ainsi des règlements.

 

Le cerf de Virginie et l’orignal sont des cervidés qui occupent des niches écologiques qui peuvent se superposer. Dans ce cas, le cerf tend à mieux occuper l’espace et à s’accaparer des ressources alimentaires à la défaveur de l’orignal. Par ailleurs, le cerf de Virginie est porteur du vers des méninges, transmissible et mortel pour l’orignal. Y a-t-il un avantage pour les chasseurs québécois, principalement ceux qui fréquentent des zones de prédilection pour la chasse à l’orignal, de favoriser l’augmentation de la population de cerfs dans ces régions ?

 

Dans l'actualité

Dans le cadre de son projet pilote, le ministère des Forêts, de la Faune et des Parcs a publié un bilan de mi-parcours pour la période d'automne 2016 à l'automne 2019.

 

Consulter le bilan de mi-parcours

 

En mars 2023, le MELCCFP a publié un bilan synthèse des principaux résultats concernant l'expérimentation de la restriction de la taille légale des bois chez le cerf de Virginie au Québec 2016-2022.

 

Consulter le bilan final

 

La Fédération en action

À la suite du bilan synthèse des principaux résultats de la RTLB, publié par le MELFFCP en mars dernier, la FédéCP s'est engagée à consulter ses membres afin de recueillir leurs opinions avant même de prendre et d'exprimer une position éclairée sur une éventuelle application de la RTLB au Québec. 

 

Webinaires

Dans le but de bien représenter la communauté des chasseurs et de prendre le temps d'échanger avec eux, la Fédération a invité les chasseurs à participer à 3 webinaires au sujet de la RTLB, animés par Michel Baril, biologiste à la FédéCP et Yvon Courchesne, président régional Centre-du-Québec. Les webinaires ont eu lieu les 18, 25 et 27 mai 2023.

 

Voir le webinaire en rediffusion 

Sondage

À la suite du webinaire, la Fédération québécoise des chasseurs et pêcheurs est intéressée à connaître votre opinion au sujet de l'application de la RTLB au Québec. Vous serez informé des résultats obtenus au cours des prochaines semaines. 

 

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