Un Festival de la brimbale pour l’initiation à la pêche blanche
par l'Association de Chasse et Pêche de Contrecœur
Nom de l’initiateur : David Joly
Région : Montérégie
Association : Association de Chasse et Pêche de Contrecœur
À l’« étrange » de s’intégrer
Le vice-président de l’Association de Chasse et Pêche de Contrecœur, David Joly, est arrivé à Contrecœur il y a quelques années et y a découvert un joyau caché en un village de pêche blanche qui comptait près de 200 cabanes sur le fleuve. « C’est l’aspect communautaire de tout ça qui m’a le plus interpellé », se rappelle-t-il. En cherchant de l’information pour devenir membre, il a été confronté à une organisation qui était ouverte à accueillir de nouveaux membres, mais qui était bien ancrée dans ses pratiques. C’était à « l’étrange » de s’intégrer. Il a commencé par se construire une cabane avec quelques amis et s’est introduit dans cette communauté. « C’est drôle parce que tu rencontres des gens sur la glace et tu ne reconnais pas l’été ; il faut que tu les imagines avec une tuque et un foulard pour les identifier ».
En intégrant le conseil d’administration, il s’est mis à réfléchir à comment faire la promotion de ce site aux nombreux résidents de la ville et des environs. L’association faisait des tournois qui étaient très populaires, mais qui s’adressaient principalement à la clientèle existante. Il fallait profiter de la curiosité des gens pour les cabanes afin d’attirer de nouveaux pêcheurs.
Ça commence par une brimbale
Outre les cabanes toutes plus colorées les unes des autres, les brimbales sont aussi associées à la personnalité de chaque pêcheur. Est donc venue l’idée de faire une « mascotte » pour le village de pêche : une brimbale géante ! Mais tant qu’à en faire une, il fallait que ce soit la plus grosse au monde. Plus un projet fait sourire, plus il est facile d’obtenir de l’aide. Mesurant plus de 14 pieds de long et 8 pieds de haut, la brimbale a fait parler d’elle dans les médias locaux et les gens venaient des environs pour la voir et la photographier.
La 3e fois, c’est la bonne
L’étape suivante est donc venue naturellement : organiser un festival pour attirer de nouveaux adeptes sur la glace. Après avoir trouvé du financement et fait une première programmation modeste, l’événement a dû être annulé à cause des conditions de la glace. L’année suivante, forts de cette expérience, les organisateurs sont allés chercher du financement supplémentaire et des partenaires locaux pour donner un coup de main, mais encore une fois, mère nature a décidé de forcer les participants à évacuer lors du festival.
L’hiver 2018 se devait d’être la bonne, mais la décision du gouvernement de mettre fin à la pêche aux poissons-appâts vivants a chamboulé tous les plans et il a fallu se battre pour la survie du festival. Il était d’autant plus important d’organiser un événement grandiose pour initier de nouveaux pêcheurs.
Les organisateurs ont donc profité des 350 ans de la ville de Contrecoeur pour bonifier la programmation avec du financement additionnel. Le MFFP avait aussi mis un programme sur pied pour financer les activités qui faisaient la promotion de la pêche blanche. Avec le port de Montréal, Héritage faune, ArcelorMittal, la Ville de Contrecœur et toute la communauté qui s’est mobilisée derrière l’événement, le festival avait enfin les moyens de ses ambitions. C’est plus de 13 000 $ en subventions et commandites qui ont permis d’accueillir plus de 3000 personnes au village de pêche de Contrecœur.
Des bénévoles pour assurer la réussite
Quand l’on travaille sur un cours d’eau gelé, la nature est hors de notre contrôle, et il faut donc adapter le site et les activités en fonction de ce qui se présente. Créer un emplacement sécuritaire pour les visiteurs demande beaucoup de temps et d’équipement.
Heureusement, le festival de la brimbale a la chance de compter sur une équipe de bénévoles extraordinaires et d’entreprises qui s’impliquent dans les activités de l’association. D’ailleurs, que ce soit pour livrer des guimauves supplémentaires ou donner des prix pour une chasse au trésor, la communauté a répondu à l’appel.
Même pas le temps de démêler les lignes !
De nombreuses activités ont été mises en place. Les « bancs de poissons » ont remporté un tel succès que les bénévoles peinaient à fournir, prêter, démêler et appâter des lignes. La pêche libre a dépassé toutes les attentes. L’activité de chasse au trésor qui permettait aux familles de découvrir le village de pêche a aussi été une vraie réussite. Il ne faut pas oublier l’attrait du « jus de perchaude » et le feu d’artifice familial. De mémoire, personne n’avait jamais vu autant de gens sur la glace à Contrecœur. Il y avait des partys de cabane partout. La participation des membres est un des facteurs du succès.
Des membres ont raconté que certains de leurs amis, qui pêchaient pour la première fois à Contrecoeur cette année, ont été tellement impressionnés qu’ils se magasinent une cabane pour s’installer au village de pêche dès l’an prochain. C’est exactement le but du Festival de la brimbale. Certains loueront une cabane en famille la saison prochaine, d’autres viendront quelques heures sur un banc de pêche libre tandis que certains viendront tout simplement faire une marche sur le fleuve. Dans tous les cas, l’objectif aura été atteint et le village sera toujours un joyau, mais seulement un peu moins bien gardé.
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