Hommage à la sauvagine
par la Corporation de la sauvagine de l’Isle-aux-Grues
La passion de Gilbert Lavoie
Gilbert Lavoie est membre du conseil d’administration de la Corporation de la sauvagine de l’Isle-aux-Grues depuis une vingtaine d’années et en est le président depuis 15 ans. Mais son amour pour ce gibier à plumes remonte à bien des décennies auparavant, alors qu’il n’était encore qu’un petit garçon. « Quand j’étais petit, vers l’âge de six ou sept ans, des amis et des voisins m’amenaient à la chasse. Ça n’a pas été trop long que j’ai eu la piqûre! », lance-t-il avec une nostalgie mêlée d’emballement.
Depuis, cette fervente passion pour la chasse ne s’est jamais tarie. Et puisque le gros gibier comme le chevreuil ou l’original était absent de son île dans son enfance, c’est sur les canards, les outardes, mais surtout les oies blanches qu’il a jeté son dévolu. Et même s’il pratique la chasse avec le même enthousiasme que celui qui l’habitait petit, il ne le fait plus uniquement par plaisir, aujourd’hui.
Tout change!
« Tout change très rapidement, et il faut s’adapter aux changements, réagir. On comptait environ 3 000 à 4 000 oies blanches dans les années 1900 alors qu’en ce moment, elles sont environ un million. On est en situation de surabondance. Il y a donc une notion de contrôle de l’espèce animale qui entre en jeu. Il faut les prélever, les chasser pour rétablir l’équilibre, qui se situe idéalement autour de 800 000 individus », raconte-t-il.
Gilbert poursuit en expliquant qu’auparavant, les oies blanches se nourrissaient dans le fleuve, mais leur alimentation et leurs habitudes ont évolué au rythme des changements climatiques de sorte qu’aujourd’hui, elles s’alimentent dans les champs. Comme il est beaucoup plus facile pour elles de se nourrir, elles survivent plus facilement. Autre aspect non négligeable : les oies se sont habituées à se faire chasser et ont aiguisé leurs mécanismes de fuite. « Avant, on ne tirait pas pour rien. On ménageait ses balles. On voulait être sûr de son coup. Avec les nouvelles armes, les chasseurs ont pris l’habitude de tirer plus de coups, ce qui fait que les oies se sont habituées. Elles sont plus méfiantes et ont développé un instinct de survie », illustre-t-il.
C’est donc dans cet esprit qu’il aborde la chasse à la sauvagine. Pour lui, il est essentiel de séduire et de former de nouveaux chasseurs pour contribuer au rétablissement de cet équilibre fragile.
Hommage à la sauvagine
Le projet de levée de fonds Hommage à la sauvagine qu’il chapeaute dans le cadre de son rôle de président de la Corporation de la sauvagine est l’un des moyens qui permettent de se rapprocher de cet objectif, entre autres en formant la relève. L’ambition est d’ailleurs d’initier 25 nouveaux adeptes lors de la 13e édition de l’événement, qui se déroulera cette année les 19 et 20 août. Il comptera encore une fois quatre activités : un tournoi de pigeon d’argile, une compétition de tir à l’arbalète, un souper-bénéfice et un encan à deux volets, soit un silencieux et un autre financier. Les compétitions et le repas attireront ensemble environ 250 personnes alors que la salle où se déroulera le souper accueillera 160 convives.
« Le souper est très couru! Si on considère que l’île compte une centaine de personnes, ça fait beaucoup de monde! Ce sont surtout des familles, dont un membre est souvent originaire d’ici. Les gens partent travailler et s’établir ailleurs, mais ils reviennent pour chasser. La chasse à la sauvagine fait partie des mœurs, chez nous », explique Gilbert.
Collecte de fonds
Bon an mal an, la collecte de fonds qui s’étire sur toute la fin de semaine entraîne des retombées d’environ 100 000 $ pour la région, si l’on tient compte des recettes des encans, de l’hébergement et des diverses dépenses des visiteurs dans les environs. On prévoit que cette année, l’encan sera tout particulièrement populaire puisque des œuvres de l’illustre peinture Riopelle y seront présentées. On fera ainsi un clin d’œil au centenaire de sa naissance, lui qui était si attaché à son île. À ses toiles s’ajouteront aussi des tableaux du peintre Marc Séguin, notamment.
« C’est un événement d’envergure, mais tout ça ne serait pas possible sans l’appui de nos partenaires, comme la fondation Héritage faune de la FédéCP, qui est d’une aide précieuse, et celui de nos généreux bénévoles », ne manque pas de préciser Gilbert en guise de conclusion.
Pour plus de détails, consultez le site web de la Corporation de la sauvagine de l'Île-aux-Grues.