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Créer un habitat propice à la présence du dindon sauvage

Un projet du Bureau d'écologie appliquée

 

 

La diffusion de ce Projet à succès est rendue possible grâce à la participation financière de la Fondation de la faune du Québec.

 

 

À Batiscan, le dindon sauvage était aperçu de façon sporadique. Pour l’attirer et le garder dans les parages à longueur d’année, Frédéric Leclerc, du Bureau d’écologie appliquée, a lancé un projet d’aménagement d’une terre de la région, en collaboration avec le propriétaire des lieux.

 

Ils ont profité de la Bourse d’aménagement d’habitat pour le dindon sauvage offerte par la fondation Héritage faune.

 

Le Bureau d’écologie appliquée, une coopérative de travail qui œuvre dans plusieurs domaines reliés à l’environnement, accomplit par exemple des inventaires forestiers, fauniques ou des caractérisations de milieux humides.

 

État de la situation

 

Le terrain de jeu est un champ, autrefois nourricier, bordé d’un boisé. Le sol est plutôt sablonneux, acide et contient peu de matière organique. On y trouve quelques vinaigriers, qui sont une source de nourriture pour le dindon, et un boisé mixte à dominance résineuse. L'étendue du champ force les animaux à se promener à découvert. Du point de vue du dindon, les attraits sont faibles.

 

 

L’objectif

 

Transformer cet endroit pour y faire pousser un habitat favorable au dindon, tant pour la nidification que pour l’alimentation. Comment ? En redressant le champ nourricier, en plantant des arbustes fruitiers et créant un écran végétal pour renforcer le sentiment de sécurité.

 

 

 

Les principaux éléments du projet :

 

  • Plantation d’arbustes fruitiers 
  • Redressement du champ nourricier : travail du sol et culture
  • Création d’un écran autour du champ
  • Aménagement du boisé environnant

 

Des bénéfices pour l’ensemble de l’écosystème

 

L’aménagement sera bénéfique pour le dindon, mais aussi pour les oiseaux en général qui se nourrissent des petits fruits, pour les cerfs de Virginie qui profiteront des nouveaux arbres plantés pour se nourrir et pour tout petit mammifère qui se déplacera à l’abri des regards grâce à la bande-écran qui sera plantée.

 

Le déroulement

 

Gestion du boisé

 

Le projet a été entamé dès l’hiver par le propriétaire des terres qui a pratiqué des éclaircies par trouées dans le boisé. En abattant ainsi des arbres sur de petites surfaces, il a créé des espaces de régénération abondante de feuillus pour offrir un abri aux dindons lors de la nidification.

 

Autour de la trouée, il a appliqué la technique du demi-abattage sur les feuillus, en particulier les érables rouges. Le but de cette technique est de fournir de la nourriture. L’arbre demeure vivant et produit des bourgeons adventifs (bourgeon qui se développe à un emplacement inhabituel, sur une tige, une branche, une feuille ou une racine, sans connexion vasculaire avec la moelle) à portée des animaux qui peuvent donc s’en nourrir. Ce type d’abattage crée aussi des abris pour plusieurs espèces.

 

Au printemps, déjà beaucoup de repousses d’érable rouge sont visibles et on constate des signes de broutement du cerf de Virginie. Des bouleaux jaunes donnés par le ministère ont été plantés dans ces trouées.

 

    

 

 

Plantation des arbustes fruitiers


Les espèces choisies sont : la viorne trilobée (pimbina), le pommetier Dolgo, l’aronie noire, le sorbier, le sureau du Canada et le sureau pubescent. L’idée derrière les arbres fruitiers est d’offrir une nourriture à l’automne, saison où les observations de dindons se faisaient plutôt rares. Par ailleurs, puisque la nourriture dans les champs est plus difficile à atteindre lorsque le couvert neigeux est épais, les arbustes fruitiers offrent de la nourriture à portée de bec.

 

 

Les arbustes fruitiers ont entre autres été intégrés à la haie brise-vent qui était constituée en majorité de conifères. La haie bien sûr coupe le vent, mais sert aussi de corridor de déplacement pour les animaux entre deux massifs forestiers.

 

 

Champ nourricier

 

Avant même de semer, il fallait d’abord chauler le sol pour en faire augmenter le PH, puis le travailler à l’aide de herses.

 

Le premier mélange de semences choisi a été l’avoine, le blé et les pois : ces espèces poussent bien en fin d’été et à l’automne, en plus d’améliorer la qualité du sol. Cette première culture est une préparation pour semer l’année suivante le trèfle et la chicorée, mélange plus attirant pour le dindon.

 

 

                                                                                                    

Défis

 

Les instigateurs de ce projet se sont lancé leur propre défi : ne pas utiliser d’herbicide ni d’engrais chimique. Ils se sont donc retrouvés à devoir changer le plan concernant la bande-écran. Celle-ci devait être constituée de panic érigé, une graminée pouvant atteindre une hauteur de deux mètres. Il aurait toutefois fallu utiliser de l’herbicide pour l’implanter, ce qui a conduit à une solution de rechange : une bande de tournesols. Ces fleurs hautes créeront un écran autour du champ et les animaux se sentiront plus en sécurité. Bonus, les plantes libéreront à l’automne des graines de tournesol qui sont grandement appréciées par les oiseaux et de petits mammifères.

 

À venir 

 

D’importantes étapes ont déjà été accomplies, mais il reste encore du travail pour que le dindon se sente chez lui. La plantation du mélange trèfle et chicorée se fera à l’année deux du projet, tout comme la bande-écran étant donné que le plan initial de planter le panic érigé n’a pu être réalisé.

 

Malgré tout, Frédéric Leclerc espère voir des résultats rapidement grâce aux travaux déjà entamés. Ces résultats seront calculés en fonction des signes de présence des animaux sur les lieux, comme les pistes et les fientes, ainsi que par les photos prises par les caméras de détection. Ultimement, le propriétaire de la terre souhaite bien qu’il y ait suffisamment de dindon pour en faire la chasse.

 

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