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Les cannebergières : des milieux de vie et de biodiversité

 

La canneberge, c’est un tout petit fruit qui a besoin de grands espaces et de beaucoup d’eau. Pour pousser et, surtout, pour sa récolte et la protection des plants en hiver. Avec leurs champs étendus sur des dizaines ou centaines d’hectares, leurs canaux et réservoirs d’irrigation, les cannebergières forment des habitats fauniques indépendants et quelque peu isolés.

 

Pour obtenir un portrait de la faune qui utilise ces territoires spécifiques et réfléchir à des aménagements pour en favoriser la biodiversité, l’Association des producteurs de canneberges (APCQ) a fait appel au Bureau d’écologie appliquée (BEA).

 

 

La faune des cannebergières : diversifiée, mais isolée

 

En 2016, il y a d’abord eu l’étude menée par le BEA pour faire un portrait de la faune des cannebergières du Centre-du-Québec. Pourquoi le Centre-du-Québec? Parce que 85 % des cannebergières de la province s’y trouvent.

 

Grâce à cette étude, le BEA a identifié 247 espèces (dont 47 nouvelles) occupant les cannebergières. Sauvagines et autres oiseaux, grenouilles et autres amphibiens, insectes, poissons, chevreuils, marmottes, chauves-souris… La grande superficie des champs et la présence abondante d’eau dans les réservoirs et les canaux créent des milieux humides propices à la biodiversité.

 

 

Malgré cette diversité, les cannebergières sont souvent dépourvues de bandes arbustives ou arborées. Ces dernières servent de corridors fauniques, c’est-à-dire de lien avec les autres milieux naturels. À cause de ce manque, la biodiversité des cannebergières est isolée.

 

L’équipe du BEA a constaté que certaines améliorations étaient possibles pour augmenter et maintenir cette biodiversité et pour l’amener à contribuer à la vie et au succès des cannebergières : ilots fleuris, perchoirs, nichoirs, bandes d’arbres, etc.

 

 

Des volontaires et du financement au nom de la biodiversité

 

L’étude n’était en effet que la première étape du projet. Avec en main la preuve que les cannebergières favorisent la biodiversité, l’équipe voulait maintenant la stimuler et la connecter aux autres milieux naturels de leur environnement grâce à certains aménagements.

 

Pour mettre en marche le projet, le BEA a dû trouver des fermes qui acceptent d’embarquer dans le projet et, bien sûr, des sous pour financer leurs aménagements.

Des fermes modèles

L’équipe a d’abord contacté les producteurs de canneberges chez qui l’étude avait eu lieu afin de vérifier leur intérêt à adopter les recommandations énoncées. Trois cannebergières ont répondu à l’appel et accepté de servir de modèle :

  • Atocas St-Joseph, A. V. INC
  • Atocas Villeroy
  • Les Atocas de l’Érable INC.

 

Les propriétaires et les employés de ces cannebergières ont été des alliés d’importance pour concrétiser les divers aménagements. Dans certains cas, c’était eux qui réalisaient, en entier ou en partie, les travaux. Sans eux, le projet n’aurait pas pu réussir.

Des partenaires financiers

Avec des fermes motivées et des personnes prêtes à mettre la main à la pâte, il manquait seulement de l’argent pour faire les aménagements appropriés. Le BEA a donc cherché du financement et en a trouvé auprès de plusieurs organismes.

 

D’abord, le ministère de l’Agriculture, des Pêcheries et de l’Alimentation du Québec, ou MAPAQ, a été un partenaire financier majeur du projet. Via le volet 1 de son programme Prime-Vert, il a financé certains types d’aménagements qui favorisent la biodiversité. Et ce,  jusqu’à concurrence de 20 000 $ par ferme ou jusqu’à 70 % des dépenses admissibles.

 

L’APCQ a de son côté assuré une partie des frais des services professionnels du BEA qui a aidé les producteurs à penser et à faire les aménagements.

 

La fondation Héritage faune a octroyé une première subvention via le programme d’aménagement et/ou acquisition d’habitat faunique afin de favoriser le petit gibier et le cerf de Virginie. Elle en a accordé une deuxième via le programme d’aménagement d’habitat pour le dindon sauvage. Cette participation a permis de bonifier les aménagements fauniques ciblés sur les fermes.

 

Les producteurs ont, de leur côté, assuré les coûts de certains aménagements (dortoir à chauve-souris, nichoirs, etc.).

Des aménagements bénéfiques pour la faune et les fermes

Les aménagements, réalisés à l’été et l’automne 2017, permettent d’offrir de meilleurs habitats à la faune des cannebergières et, en même temps, contribuent à moyen terme à offrir des retombées positives aux producteurs. Bref, stimuler la biodiversité pour aider la culture de la canneberge et vitaliser les milieux environnants.

 

D’abord, des champs nourriciers pour le dindon sauvage et des bandes florales. Installés à des endroits stratégiques, ils attirent des pollinisateurs indigènes utiles pour la production de la canneberge. Mais surtout, un champ nourricier amène les dindons sauvages et d’autres espèces de petit gibier comme le lièvre, la perdrix ou même du gibier plus grand comme le cerf de Virginie. L’implantation de haies et d’arbres permettent à des alliés naturels comme les chauves-souris ou les oiseaux, de venir se percher et se nourrir à proximité du champ. Une façon naturelle de contrôler la prolifération de certains insectes ravageurs. Chaque aménagement a été pensé selon la faune peuplant la cannebergière, la situation et les besoins de cette dernière. En résumé, les aménagements n’ont pas besoin d’être de grandes envergures pour offrir des avantages à la faune. Chaque petit geste compte!

 

Finalement, sachez que si vous voulez aussi stimuler la biodiversité par des aménagements fauniques ou spécifiquement pour le dindon sauvage, n’hésitez pas à demander conseil : il existe plusieurs programmes qui peuvent vous aider et vous donner accès à des outils ou à du financement. Notamment chez Héritage faune : www.fedecp.com/bourses

 

 

Un petit mot sur le Bureau d’écologie appliquée

 

Le Bureau d’écologie appliquée est une coopérative de consultants en environnement passionnés par la faune, la flore et les milieux naturels. Cette entreprise regroupe des biologistes, des techniciennes de la faune, des botanistes et un géomaticien. Quant à leur formation et leur intérêt, les membres du BEA sont appelés à constater des problématiques environnementales dont, entre autres, la perturbation et la perte d’habitats de qualité pour la faune et la flore. Certains des membres sont aussi des passionnés de chasse et pêche, pratiquant eux-mêmes plusieurs types d’activités de prélèvement différentes.