Le Club des bécassiers du Québec
À la fois chasseurs et scientifiques
Le Club des bécassiers du Québec est une association sans but lucratif regroupant les chasseurs bien sûr de bécasse et de bécassine, mais aussi de gélinottes et tétras.
En plus de promouvoir l’utilisation du chien de chasse, de perpétuer les activités de chasse traditionnelle, patrimoniale et sportive et de participer à la conservation des oiseaux chassés, le Club des bécassiers du Québec collabore régulièrement avec les gestionnaires de la faune pour de la formation et des cueillettes de données.
Programme de baguage de bécasses
La station de baguage du Club des bécassiers du Québec existe depuis 1993. Les activités avaient cessé entre 2002 et 2007, mais le programme de baguage se poursuit aujourd’hui grâce à la collaboration des précieux bénévoles impliqués.
Le but du baguage est de suivre l’évolution et la santé des bécasses sur tout le territoire du Québec afin d’en protéger l’espèce. Bien qu’il arrive parfois de baguer des bécasses adultes, c’est principalement les poussins qui sont recherchés, car ils sont plus faciles à attraper avec l’aide d’un chien. Dès le mois de mars, les recherches débutent avec la croule (période d’accouplement) et se poursuivent avec la naissance des petits en mars, avril, mai et juin.
Le Club des bécassiers du Québec est sans cesse à la recherche de bénévoles. Le Club offre une formation qui peut s’étendre sur un ou deux ans. Par la suite, les futurs bagueurs sont dirigés au Service canadien de la faune pour l’obtention d’un sous-permis de baguage.
Recherche de balises
Les compétences de chasseurs avec chien sont utiles non seulement au baguage, mais à d’autres activités comme la recherche. En 2023, le Club a été sollicité par le biologiste du Service canadien de la faune, Mathieu Tétreault, afin de retrouver des balises GPS placées sur des canards. Cette demande ne correspond pas aux espèces d’oiseaux prisés normalement par les membres du Club, mais cette occasion leur a permis de donner un coup de main aux biologistes.
À ce sujet, voici le récit de Denis Verville, Jean Lahaie et Gilles Champagne, bénévoles pour le Club des bécassiers du Québec.
La balise recherchée était installée sur un canard colvert femelle. Le but de son installation était de situer son lieu de nidification ainsi que de valider ou non la survie de sa couvée. Malheureusement, il semblerait qu’elle n’ait pas survécu puisque nous avons retrouvé la balise avec les attaches rongées par des prédateurs. La pose de la balise remontait au 8 mars 2023 dans les environs de Plattsburgh.
Une autre demande de recherche de balise a été faite, cette fois pour le Centre-du-Québec.
Mathieu Tétreault nous avait fait parvenir un courriel avec les coordonnées GPS de l’endroit où semblait être la balise en question. Celle-ci n’avait pas bougé depuis quelques jours, ce qui signifiait que la balise avait soit été perdue par l’oiseau (peu probable) ou que l’oiseau avait été la proie d’un prédateur.
Nos espoirs étaient grands, autant que la déception pouvait l’être, quand nous avons vu le biotope dans lequel nous devions entamer nos recherches. Il s’agissait en fait d’une tourbière. Nous avions l’impression de marcher sur des éponges. Les chiens qui nous suivaient quant à eux s’en sortaient bien, sauf quand ils tombaient dans des trous d’eau desquels ils avaient de la difficulté à s’extirper.
Nous progressions entre les petits étangs qui s’étaient formés en direction des coordonnées GPS fournies. Arrivés dans le secteur de recherche, nous avons vu des plumes jonchant le sol sur un bon diamètre. Le chien a rapidement déniché la carcasse d’oiseau. La scène ressemblait à une prédation faite par un oiseau de proie. Nous nous sommes aussitôt mis à chercher au sol, comme on le fait avec les bébés bécasses, c’est-à-dire de droite à gauche. Et en quelques secondes, à notre grand bonheur, nous avons aperçu la balise.
Nous avons communiqué à l’instant même avec Mathieu, pour lui faire part de notre découverte. Nous étions fiers d’avoir retrouvé cette balise, qui a tout de même une valeur de 1 500 $.
Pour cette balise, Mathieu nous a fait parvenir cet historique : l’oiseau était un canard colvert femelle capturé le 10 février 2023 par des collègues américains au New Jersey et décédé le 11 juin de la même année à l’endroit où la balise a été retrouvée.
Graphique d’accéléromètre du canard colvert femelle
Le mode de fonctionnement des balises
Chaque heure, l’émetteur récolte une localisation transmise ensuite par les antennes cellulaires toutes les 12 heures. L’émetteur est aussi muni d’un accéléromètre qui indique le patron d’activité de l’oiseau sur trois axes. C’est principalement les données de l’accéléromètre qui confirment que l’oiseau est décédé.
Cette expérience a été très intéressante et nous espérons les responsables de projets fauniques feront à nouveau appel au Club des bécassiers du Québec pour ce type de requête. Quel bonheur pour le Club de participer à ces recherches qui apportent beaucoup à l’écologie de nos oiseaux !
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