Aménagement de l’habitat de la gélinotte huppée pour une période de chasse améliorée !

Entretien avec Olivier Jutras, technicien du milieu naturel de la Zec Batiscan-Neilson

 

 

 

Entretien avec Olivier Jutras, technicien du milieu naturel de la Zec Batiscan-Neilson

 

Olivier Jutras est technicien en milieu naturel, spécialiste en aménagement de la faune depuis maintenant 14 ans et il travaille à la zec Batiscan-Neilson depuis 2006. Sa passion: la chasse au petit gibier.

 

« Durant mes études, on nous a inculqué l’importance des habitats pour le cycle vital de chacune des espèces. Si l’on pratique une activité de récolte, que ce soit la chasse ou la pêche, il est, de mon avis, tout simplement équitable d’aider et de protéger les habitats essentiels à l’espèce que l’on récolte ».

 

Avec les défis de relève qui s’annonce concernant la démographie et le désintéressement d’une partie de la population à ces activités, il s’avérait important pour lui d’avoir un projet accessible et innovateur afin d’inciter de nouveaux adeptes à venir chasser sur le territoire de la zec Batiscan-Neilson. L’idée était d’offrir l’opportunité aux chasseurs de se rendre à l’intérieur même des habitats et conséquemment de les sensibiliser à ceux-ci.

 

 

Présentation du projet

 

Les premières initiatives de monsieur Jutras ont débuté par une rencontre avec madame Catherine Tremblay Savard, ingénieur forestier pour le regroupement régional des gestionnaires de zecs de la Capitale-Nationale.

 

« Avec madame Tremblay-Savard, nous avons entamé notre planification. Celle-ci impliquait, en premier lieu, un long processus d’analyse afin de connaître géographiquement les habitats de bonne qualité pour la gélinotte huppée. Par la suite, il nous a été possible de cibler une partie de territoire propice à l’établissement d’une zone aménagée pour la chasse au petit gibier. Ensuite, nous avons inventorié le secteur pour valider les habitats identifiés par l’analyse cartographique et pour identifier les différentes possibilités d’instauration des sentiers. Nous avions également, au préalable, validé la qualité des habitats pour l’orignal afin de minimiser les possibilités de conflits d’usage ». 

 

Une fois le projet décidé et la démarche définis, monsieur Jutras devait trouver des sources de financement pour la réalisation. Il a alors contacté la Société de la gélinotte huppée afin de connaître leur expérience dans l’aménagement de territoire pour la gélinotte huppée (principale espèce ciblée pour la chasse au petit gibier sur le territoire de la zec Batiscan-Neilson). Il a également fait des demandes d’aides financières à des partenaires tels qu’Héritage Faune, la fondation de la Fédération québécoise des chasseurs et pêcheurs, ainsi qu’à la Fondation de la faune du Québec et à la Société de la gélinotte huppée.

 

Avant le début des travaux, la partie du territoire était accessible par un chemin d’accès en VTT et les chemins d’accès principaux étaient près d’être refermés naturellement par la végétation. L’analyse cartographique des habitats que monsieur Jutras a réalisée était de très bonne qualité, ce qui lui a permis de cibler un territoire avec toutes les caractéristiques recherchées par l’espèce pour assurer sa pérennité. 

 

« La participation de la fondation Héritage Faune nous a permis de consolider notre planification financière et de donner le « Go » au projet. Nous avons donc par la suite entamé les différents achats de matériaux nécessaires. Nous avons également investi sur un chemin d’accès permettant aux véhicules de se rendre jusqu’à l’entrée du secteur aménagé. Ensuite, nous avons entamé les travaux associés aux sentiers (rubanage, ébranchage, relevé géographique des sentiers et marquage) ».

 

 

 

 

Résultats

 

Ce projet a permis d’initier plusieurs chasseurs aux aménagements de la gélinotte huppée et les sentiers d’accès du secteur aménagé ont fait l’unanimité chez ces adeptes. Les efforts pour la réalisation ont été bénéfiques puisque pour la même période, l’achalandage dans le secteur de la zec a augmenté de plus de 400 %, passant de 81 à 438 jours de chasse. Ce chiffre sera même probablement à la hausse dans le futur, car les travaux continueront cette année à la zec Batiscan-Neilson. À la fin du projet, la superficie aménagée sera de 4 fois la superficie couverte en 2015 et 2016. 

 

« Si vous êtes une chasseuse ou un chasseur, vous êtes assurément un acteur important et il est de mon avis, que dans cette situation, on doit être prêt à poser des gestes pour assurer la pérennité des populations des espèces que vous récoltez. Il existe une multitude de moyens de soutenir les espèces et leur saine exploitation ».

- Olivier Jutras

 

 

Olivier Jutras et son équipe