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Le lépisosté osseux et le poisson-castor

Les portraits fauniques FédéCP

Le lépisosté osseux et le poisson-castor

Des vestiges de la préhistoire

 

 

Lorsqu’on pêche et qu’on attrape un poisson, on le mesure, on le pèse, on observe sa couleur, mais on s’interroge rarement au sujet de son histoire. Pourtant, certaines espèces sont étonnantes et lorsqu’on les manipule, on entre directement en contact avec des vestiges du passé.

 

Parmi ceux-ci, le lépisosté osseux et le poisson-castor sont des plus fascinants.

 

Respirer hors de l'eau

Tous les pêcheurs savent bien que les poissons respirent à l’aide de leurs branchies qui sont en mesure d’extraire l’oxygène dissous dans l’eau. Ces organes sont par contre parfaitement inefficaces dans l’air.

 

Le lépisosté osseux et le poisson-castor sont cependant en mesure de respirer de l’air dans l’atmosphère pour survivre. Pour se faire, ils aspirent de l’air hors de l’eau avec leurs narines et emmagasinent cet air dans leur vessie natatoire qui comporte beaucoup de vaisseaux sanguins qui récupèrent l’oxygène pour la distribuer dans l’organisme.

 

Cette possibilité offre au poisson-castor et au lépisosté osseux la capacité de survivre dans des eaux chaudes qui, habituellement, sont peu oxygénées. Ils peuvent alors compenser le manque d’oxygène dans l’eau en respirant dans l’atmosphère!

 

Si on pousse l’analyse un peu plus loin, on peut en déduire que ces deux poissons sont anciens en regard de l’évolution des espèces. En effet, chez les formes primitives de poissons, la vessie natatoire jouait le rôle de poumon lorsque le taux d'oxygène dans l’eau était insuffisant. La capacité du poisson-castor et du lépisosté à respirer de l’air est une rare particularité dont ils ont hérité de leurs ancêtres qui vivaient il y a des centaines de millions d’années.

 

Plus sur le lépisosté

Le lépisosté osseux est un poisson au corps allongé et plutôt cylindrique qui mesure le plus souvent entre 60 et 90 cm. Mais, s’il approche de sa longévité maximale, une vingtaine d’années, il peut atteindre près de deux mètres et peser 20 kg ! Il est brun ou vert foncé sur le dos et les flancs supérieurs, vert pâle avec des reflets argentés sur les côtés et plutôt blanc en dessous.

 

Son museau est très particulier : il est mince, effilé et comporte de nombreuses petites dents acérées, impitoyables pour ses proies. Les nageoires sont marquées de taches foncées. La nageoire dorsale se trouve loin à l’arrière du poisson. Les écailles sont modérément grandes, épaisses, osseuses et forment une véritable armure.

 

Au Québec, on le retrouve dans les eaux chaudes des zones herbeuses et peu profondes de l’extrême sud de la province, principalement du fleuve Saint-Laurent et ses affluents tels que la rivière des Outaouais. On peut aussi le rencontrer jusqu’en amont de Québec.

 

 

Le saviez-vous ?
  • Ses œufs sont venimeux pour les mammifères et les oiseaux.
  • Les jeunes grandissent plus vite que n’importe quelle autre espèce de poissons d’eau douce en Amérique du Nord.
  • C’est un prédateur vorace ; il consomme de nombreuses espèces de poissons et peut s’attaquer à d’autres types de proies comme des petits mammifères, des grenouilles et autres.

 

Plus sur le poisson-castor

Le poisson-castor est robuste et cylindrique. Sa tête est arrondie et massive. Il possède une seule et très longue nageoire dorsale et sa queue est arrondie. Il mesure habituellement entre 45 et 60 cm et pèse entre 1 et 2 kg, mais un individu de plus de 20 kg a été capturé en Caroline du Sud en 1980. Il vit une dizaine d'années. 

 

Sa coloration varie du vert olive au brun et est parsemée de taches foncées. La base de la queue présente une grosse tache noire plutôt ronde entourée d’un halo jaune ou orangé. Deux caractéristiques particulières sont retrouvées sur le poisson-castor, une plaque osseuse sous la mâchoire inférieure et des narines constituées de deux petits tubes externes. 

 

Au Québec, on retrouve le poisson-castor dans l’extrême sud de la province, dans les secteurs herbeux et peu profonds du fleuve et de ses affluents, dont la rivière des Outaouais et le Richelieu.

 

 

Le saviez-vous ?
  • C’est un prédateur vorace qui se nourrit de poissons, de mammifères, de grenouilles, d’écrevisses et autres.
  • Les poissons-castors défendent leurs petits après l’éclosion des œufs.
  • Les petits ont le museau collant et peuvent se fixer aux plantes

 

Et la pêche ? 

Le lépisosté est un poisson qui se pêche de façon sportive, au lancer léger ou à la mouche. La pêche à la mouche peut être palpitante puisque comme il se tient en eaux peu profondes, on peut d’abord le localiser visuellement avant de lui lancer une offrande fabriquée de simples brins de laine, sans hameçon, qui s’emmêleront dans ses dents.

 

Le poisson-castor se pêche aussi souvent à vue. On prospecte, on en localise un et on utilise un appât tels que ceux qui sont habituellement destinés au brochet ou à l’achigan pour déclencher ses réflexes de prédateur.

 

Il y a des atouts intéressants liés à la pêche de ces espèces ; elles sont voraces, elles sont actives en eaux chaudes, on les retrouve dans des lieux à proximité des villes, on peut les pêcher en kayak ou à gué.

 

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