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La Grande Oie des neiges, un oiseau remarquable

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La Grande Oie des neiges, un oiseau remarquable

 

Ce Portrait faunique est rendu possible grâce à la participation de la Fondation de la faune du Québec.

 

 

La Grande Oie des neiges est un oiseau remarquable à plusieurs égards. Elle est entre autres connue pour ses longues migrations qui l’amènent sur les rives du fleuve Saint-Laurent chaque printemps et chaque automne. En effet, elle fait la navette entre l’extrême nord du Canada, où elle va se reproduire, et la côte est des États-Unis, où elle passe l’hiver. À chaque passage chez nous, elle séjourne quelques semaines pour s’alimenter et refaire ses réserves d’énergie.

Elle peut voler à près de 100 km/h et effectuer des vols ininterrompus de près de 2 000 km pour accomplir deux fois par année une migration d’environ 6 000 km.

 

Un retour en force

Il y a 100 ans, la population de Grandes Oies des neiges était évaluée à environ 3 000 individus. Au printemps 2019, la population comptait environ 700 000 oiseaux. Cet accroissement remarquable est notamment dû à des restrictions de chasse par la Convention concernant les oiseaux migrateurs, établie par le Canada et les États-Unis en 1916. L’aménagement de refuges et des changements dans ses habitudes alimentaires ont aussi contribué à ce spectaculaire retour.

 

Une oie blanche bleue

La Grande Oie des neiges, parfois appelée oie blanche, existe sous deux plumages : un blanc et un bleu. La forme blanche, ou claire, possède à l’âge adulte un plumage entièrement blanc, à l’exception des plumes noires du bout des ailes. L’oie de forme sombre, ou foncée, qu’on nomme souvent oie bleue, possède pour sa part un plumage de couleur bleu-gris, sauf pour la tête qui demeure blanche. Celle-ci est tout de même rare et compte pour environ 4 % de la population. Sous les deux formes, ses pattes sont de couleur rose orangé tout comme son bec, qui est étroit et porte des denticules noirâtres qui lui permettent de fouiller la boue à la recherche de racines de plantes pour se nourrir.

 

 

Une répartition géographique immense

L’étendue de son domaine vital est aussi un élément remarquable de cet oiseau. Il s’étend de la Caroline du Sud sur la côte est des États-Unis, jusqu’aux îles de l’extrême nord du Canada, soit un domaine de 6 000 km de long.

 

En hiver, sur la côte est des États-Unis, elle fréquente les anses, les baies et les marais donnant sur l’océan. À l’automne et au printemps, elle s’arrête au Québec pour se nourrir et refaire ses forces. Le Québec sert ainsi de lieu de repos pour les oies qui se répartissent un peu partout le long du fleuve, du lac Saint-Pierre jusqu’à Saint-Roch-des-Aulnaies dans le bas Saint-Laurent. Un certain nombre d’oies passent par le lac Saint-Jean. En été, lors de la période de reproduction, on la retrouve dans la toundra près des côtes océaniques et dans les basses prairies humides.

 

Un changement de régime alimentaire

La Grande Oie des neiges est herbivore. Si elle s’alimentait autrefois de racines, d’herbe, de plantes aquatiques et de diverses plantes herbacées, elle s’est mise au milieu des années 1970 à utiliser de plus en plus les champs agricoles, où elle trouve d’abondantes réserves de nourriture. Elle broute maintenant les prairies de plantes fourragères et les semis de céréales et de maïs au grand dam des producteurs agricoles.

 

Un oiseau fidèle

Certaines Grandes Oies des neiges commencent à se reproduire à l’âge de deux ans alors que d’autres attendent jusqu’à l’âge de quatre ans pour le faire. Elles s’accouplent pour la vie et ne prendront un nouveau partenaire que si un des membres du couple meurt.

 

Les oies arrivent sur leurs aires de reproduction au début de juin, après la formation des couples. La femelle choisit l’emplacement du nid et le construit seule, alors que le mâle demeure aux alentours. Le nid est disposé dans une petite dépression du sol et est constitué de morceaux de végétaux que la femelle récolte dans le voisinage et de duvet provenant de son plumage.

 

Un couple produit une couvée de quatre ou cinq œufs par année. La femelle couve seule ses œufs qui seront incubés pendant 24 jours. Le mâle, pour sa part, monte la garde, s’éloignant rarement de plus de 50 mètres du nid. La femelle quitte le nid plusieurs fois par jour pour se nourrir. L’éclosion survient dans les premiers jours de juillet et les oisons quittent le nid environ une journée après l’éclosion du dernier œuf. À ce moment, ils sont capables de se nourrir et de se déplacer sur terre et dans l’eau. 

 

Les petits grandissent vite et ils seront prêts à entreprendre leur première migration vers le sud en septembre. La famille restera ensemble pendant un an et même plus.  Il arrive que des oies qui ne sont pas en assez bonne condition physique, où qui arrivent sur des secteurs de nidification lorsqu’il reste beaucoup de neige, ne se reproduisent pas.

 

 

 

Le saviez-vous ?
  • Baie-du-Febvre et Cap-Tourmente sont deux sites reconnus pour l’observation des oies en migration.
  • Le vaste corridor de déplacement des oies se nomme « voie migratoire de l’Atlantique ».
  • C’est à cause de leur habitude de fouiller dans la vase, qui contient de l’oxyde de fer, que la tête des oies prend parfois une couleur rouille.
  • Les jeunes oies ont un plumage plutôt gris. Leurs pattes et leur bec sont gris sombre. C’est au cours de leur premier hiver que les jeunes perdent leurs plumes grises qui sont remplacées par des plumes blanches.
  • La Grande Oie des neiges peut vivre jusqu’à 15 ans, parfois plus.
  • Ses prédateurs naturels sont le renard arctique, le loup, les mouettes, les goélands, le faucon gerfaut et le corbeau. Ceux-ci s’attaquent aux oies adultes ou à leurs œufs.
  • On peut chasser la Grande Oie des neiges à l’automne. Mais il existe aussi une récolte de conservation printanière, du 1er mars au 30 mai, qui contribue à stabiliser l’accroissement de la population (une récolte de conservation est une mesure de gestion temporaire instaurée dans le but d’aider à éviter l’explosion de la population et éviter les problèmes que cela pourrait entraîner. Cette mesure peut à tout moment être suspendue par le gouvernement fédéral).

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