Pêche au bar rayé sur les côtes gaspésiennes

Avec Alexis Pageau et sa gang Hooké

 

Début juillet, la saison du bar rayé battait son plein dans la Baie-des-Chaleurs et les photos de pêche miraculeuse affluaient sur les réseaux sociaux. C’est donc plus motivé que jamais que Charles et moi-même, Alexis, avons  " pacté " la van Hooké, grimpé le canot sur le toit et avons pris la direction de Carleton-sur-Mer.

 

 crédits photo : Hooké

Sur la route gaspésienne : canot-camping et initiations au Barfest

 

Deux, trois histoires de pêche plus tard, nous sommes arrivés à destination. Nous avons passé notre première nuit dans une yourte flottante située dans la baie de Carleton. Inspiration mongole, ces petites maisons sur l’eau ne sont accessibles que par canot.

 

Le lendemain on s’est levés tôt, question que tout soit bien prêt pour la première édition de notre événement, le Barfest. Tout au long du weekend, nous avons pu initier plusieurs personnes à la pêche à la mouche, ainsi qu’à celle du bar rayé.

 

Bien qu’il y avait énormément de gens de la partie, le poisson, lui, n’était pas au rendez-vous. Ce qu’il faut savoir avec cette espèce, c’est qu’elle est presque toujours en mouvement et qu’elle se déplace en banc. C’est aussi un poisson très opportuniste, donc, quand il est là, on peut en prendre presque à chaque lancée.

 

 

 

Techniques de pêche adaptatives

 

Il y a plusieurs techniques pour capturer ce poisson, mais la plus répandue, et aussi la plus excitante à mon avis, c’est de le pêcher directement de la plage, car c’est là qu’ils viennent se nourrir dans les bancs de lançons. C’est probablement à ce moment qu’ils sont le plus agressifs.

 

La pêche au bar rayé est relativement récente. À la suite d’une surpêche commerciale, un moratoire avait été émis sur cette espèce pendant plusieurs années. Aujourd’hui, la pêche commerciale est toujours interdite et sa pêche sportive n’est permise que dans la Baie-des-Chaleurs. L'Opération renaissance, opérée par la FédéCP, a d'ailleurs permis la réintroduction du bar rayé dans le Fleuve Saint-Laurent. Depuis, le bar s'y reproduit naturellement. 

 

Barachois nous offre tout un combat!

 

Après trois jours de pêche plutôt tranquille, Charles me dit qu’il connaît un bon "spot" au nord, à Barachois. On a remballé toutes nos affaires, on a repris la route, mais là on était à cran, notre dépendance commençait à prendre le dessus sur notre humeur, on devait “prendre du fish”.

 

Tout au long de la route, les paysages étaient superbes, mais c’est vraiment en arrivant à notre destination que c’était le plus magnifique. La plage de Barachois est située sur la pointe de la Gaspésie, donnant une vue imprenable sur le Rocher-Percé. Sur place, on s’est installé à l’entrée de la baie et après une heure ou deux, nous avons vu des bancs qui commençaient à entrer, attaquant de petits poissons à la surface. L’excitation était à son comble. On pouvait littéralement voir sa progression, se dirigeant directement dans notre trajectoire. Après quelques lancés, l’attaque fut violente et on était tous deux accrochés. Le combat dura quelques minutes. On a remis les poissons rapidement à l’eau pour en prendre d’autres le plus vite possible. Une espèce de frénésie s’empara de nous face à l’abondance de bar rayé qui se poursuivit pendant deux bonnes heures.

 

Ensuite, on a rencontré un ami à Charles qui nous a invités à manger avec lui et ses potes pour une bouffe improvisée.

 

Un peu plus tard en soirée, on a rejoint les gars et c’est à ce moment qu’on a vraiment expérimenté le vrai mode de vie de la pêche aux bars rayé. Une gang de chums sur la plage avec un « shore lunch » de homards qui cuisent tranquillement sur la braise. Sans parler de la vue sur le golfe du Saint-Laurent avec pour toile de fond le Rocher Percé et les colonies de fous de Bassan qui plongent un peu partout. Si seulement ça s’arrêtait là, mais non, la pêche s’est avérée épique ce soir-là.

 

 

Ce voyage n’aurait pas pu se terminer de plus belle façon, il restera gravé dans nos mémoires longtemps.

 

 - Alexis Pageau, Hooké