La Chasse à l’oie et à l’outarde
par François-Xavier Cloutier
La chasse à l’oie et à l’outarde de F-X Cloutier
Étant, depuis quelques années, devenu un grand amateur de chasse aux oiseaux migrateurs, j’ai eu, à plusieurs reprises, la chance de prendre part à des parties de chasse aux alentours de la région de Québec. Le canard étant celui que je préfère, je lui ai donc consacré plus de temps. Pour la première fois, je prenais part au voyage annuel de mon groupe de chasse à l’oiseau migrateur au Lac-St-Jean. En tant que chasseur de plumes, j’appréhendais ce voyage avec beaucoup d’enthousiasme. Les gars me racontaient toujours leurs fameuses histoires du Lac et ils avaient toujours eu beaucoup de succès là-bas par le passé. Cette année encore, les conditions et les migrations s’annonçaient favorables pour nous.
Donc, nous y voilà, après plusieurs jours de préparation, le matin du départ est arrivé. Tous vraiment excités, nous partions pour le paradis de la chasse, à la recherche de belles plumes provenant du nord.
Après une grosse soirée de prospection, nous avions réussi à obtenir la permission, pour le lendemain matin, d’un cultivateur sur un champ qui semblait assez prometteur. Après une courte nuit de sommeil et quelques tasses de café (il était 3 h 30 du matin), nous étions sur place pour l’installation des appelants d’oies et d’outardes afin d’être prêts pour le lever du soleil. Après un bon début, qui laissait présager une belle matinée productive, les oiseaux volaient bien, mais ne voulaient rien savoir de nos appels ni de descendre rejoindre leurs amis en plastique ... Donc, résultat du premier matin : environ une trentaine d’oies pour cinq chasseurs. J’étais personnellement vraiment content de notre chasse, mais les boys avaient l’air encore sur leurs appétits, un peu déçus du résultat, ce qui me gardait en haleine pour les jours à venir.
Après avoir dépecé les oiseaux, mangé et relaxé un peu, nous étions repartis pour la prospection en vue de la chasse du lendemain matin. Ce soir-là, ce fut un peu plus compliqué et ardu de trouver un bon champ. Nous avions repéré un beau X d’outardes et un petit X d’oies, mais ils étaient assez loin l’un de l’autre. Une partie du groupe tenait absolument à chasser l’oie et l’autre voulait tenter leur chance à l’outarde. Ainsi, nous avons pris la décision de nous séparer en deux groupes pour le lendemain matin et de nous rejoindre plus tard.
Pour ma part, je me suis joint au groupe qui allait chercher de l’outarde. Ce matin-là était beaucoup plus froid que les autres et le sol avait gelé, ce qui n’est pas souhaité. Avec le soleil, les appelants allaient refléter à cause de la glace qui se déposerait sur leur dos. Heureusement, nous avions avec nous le doyen du groupe, Claude, qui avait prévu le coup et qui savait exactement quoi faire pour éviter que notre chasse tombe à l’eau. Le soleil se levait, les outardes volaient très bien et étaient très réactives aux appels de notre chum J-P ! Résultat, très tôt, nos limites étaient faites et nous partions rejoindre le reste du groupe qui en avait plein les bras avec le très grand nombre d’oiseaux présents dans leur champ.
À notre arrivée, nous redoutions d’avoir fait peur aux oiseaux, mais aussitôt couchés dans nos tombeaux, les oies étaient encore nombreuses au rendez-vous. Il faut dire que c’était un matin plutôt brumeux dans le secteur, ce qui nous a sans aucun doute aidé. Les oies étaient toutes aussi réceptives que leurs amies les outardes plus tôt ce matin-là, ce qui donna lieu à un spectacle incroyable pour tout chasseur. Les cartouches allaient manquer lorsque nous avons décidé que notre journée était terminée. C’était un de ces matins où nous aurions été en mesure de rester sur les lieux toute la journée, le genre de journée de rêve qui m’avait été raconté à de nombreuses reprises par les boys. De retour au chalet, nous devions maintenant faire boucherie de toute cette belle viande récoltée. Une fois les couteaux rangés et la viande au froid, je devais pour ma part reprendre la route pour le retour, car je travaillais le lendemain. Pour les autres gars, il leur restait une matinée de chasse avant leur départ.
Le fameux matin de mon absence fût un des meilleurs jamais vécus par la gang … Naturellement, j’étais assis à mon bureau et devais me consoler avec les photos que je recevais les unes après les autres… ils s’étaient probablement donné le mot! HA. HA. HA. Morale de ce dernier matin : prendre une journée de congé de plus pour l’année suivante !
Nous sommes vraiment chanceux de pouvoir récolter toute cette belle viande fraîche et d’en faire profiter nos proches. L’important est de continuer de pratiquer ce sport dans le respect des autres chasseurs, mais aussi des cultivateurs qui nous donnent très généreusement leur permission d’accéder à leurs champs, qui est, avant tout, leur gagne-pain…
François-Xavier Cloutier
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