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Feux de forêt : quelles conséquences pour la chasse?

L’été 2023 dresse le pire bilan jamais enregistré en termes de feux de forêt : 4,3 millions d’hectares de forêt ont brûlé en une saison. Mais comment ces feux affectent-ils la faune? Et quels sont les impacts sur les saisons de chasse à venir?

Par Simone Caron

 

Les feux de forêt sont un phénomène naturel qui façonne le paysage boréal. Cependant, on prévoit que leur fréquence et leur intensité augmenteront avec les changements climatiques1. Les brasiers de l’été dernier s’inscrivent dans cette tendance : la superficie brûlée était supérieure à celle des 20 dernières années cumulées! Ces feux de grande ampleur ont touché la forêt boréale dans plusieurs régions du Québec dont l’Abitibi-Témiscamingue, la Côte-Nord et le Nord-du-Québec. En plein dans l’aire de répartition de plusieurs espèces prisées pour la chasse et le piégeage : les orignaux, les ours noirs, la gélinotte huppée, le tétras du Canada et la martre.

 

Forcément, ces animaux ont été affectés par une telle perturbation de leur habitat… mais de quelle manière? « C’est très difficile de répondre à cette question malheureusement, parce qu’on a peu de données précises pour faire un suivi des populations dans un territoire aussi vaste », explique Joëlle Taillon, biologiste au ministère de l’Environnement, de la Lutte contre les changements climatiques, de la Faune et des Parcs. Et rares sont les études qui se penchent sur le sujet, car on ne sait jamais où et quand les feux de forêt vont se déclencher; il est donc difficile d’établir une méthodologie rigoureuse pour quantifier les changements de populations avant et après un feu.

 

« Pour l’instant, on ne prévoit pas modifier les quotas de chasse, indiquait la biologiste en début d’année 2024. Le Ministère surveille de près la situation, mais il faudra attendre plusieurs années avant d’avoir des réponses claires. » D’ici là, nous nous sommes entretenus avec plusieurs spécialistes et nous avons épluché la littérature scientifique pour avoir une idée de ce à quoi s’attendre.

 

Les feux causent-ils beaucoup de mortalité chez les animaux?

Les chercheurs pensent que peu d’animaux adultes périssent dans les feux de forêt, car la majorité d’entre eux peuvent s’enfuir. Rappelons-nous qu’il s’agit d’un phénomène naturel en forêt boréale; les espèces qui y vivent sont donc adaptées à ce type de perturbation. « On ne doit pas s’imaginer que les feux de 2023 ont tué plein d’animaux comme on voyait aux nouvelles pour les feux de 2020 en Australie, raconte Joëlle Taillon. Ces feux ne sont pas du tout comparables parce que là-bas, les animaux étaient piégés dans le brasier à cause des routes, des villages et des déserts. Alors que chez nous, la forêt boréale s’étend bien assez loin pour qu’ils trouvent refuge ailleurs. »

 

Les grands mammifères et les oiseaux, capables de détecter les signaux de fumée, se déplacent donc en fonction des vents pour s’éloigner du danger. Ils se relocalisent ainsi en périphérie des feux ou dans les îlots non-brûlés2. « À l’intérieur d’un feu de forêt, il y a habituellement 10 à 25% de la superficie qui est épargnée. Ces zones-là sont d’importants refuges biologiques pour plusieurs espèces », indique Pierre Drapeau, professeur à l’UQAM et ancien directeur du Centre d’étude de la forêt. En effet, les animaux vont se déplacer vers des milieux humides, en bordure des rivières ou dans tout autre parcelle de forêt à l’abri des flammes pour rester en sécurité. Sans avoir de chiffres exacts, on pense que la majorité d’entre eux sauvent ainsi leur peau.

 

Mais là où le bât blesse, c’est chez les juvéniles. Les feux de forêt font plus de victimes lorsqu’ils se déclenchent au printemps, car c’est la période de mise-bas et de nidification de plusieurs espèces. En début juin, les veaux orignaux viennent tout juste de naître, les oursons pèsent moins de 5 kg, les bébés perdrix sont encore des poussins et les œufs du tétras du Canada n’ont même pas tous éclos. Si un feu se déclenche à ce moment, difficile pour eux de fuir. « Localement, les feux printaniers augmentent la mortalité des juvéniles et peuvent compromettre la saison de reproduction, indique Pierre Drapeau. À l’inverse, on ne s’attend pas à voir cet effet-là quand les feux ont lieu plus tard comme en juillet ou en août. »

 

Mais l’année dernière, près de 700 000 hectares de forêt avaient déjà été affectés en date du 9 juin3 : c’est 40 fois la moyenne de la dernière décennie pour cette même période! L’été n’était même pas encore officiellement commencé que les records étaient déjà en branle.

 

« À moyen terme, les feux hâtifs peuvent diminuer la taille des populations pour les générations qui suivent, explique Pierre Drapeau. C’est donc possible qu’il y ait des répercussions sur la chasse dans les prochaines années. » Le chercheur précise que cet effet est ressenti à une échelle locale, mais qu’il pourrait quand même être significatif considérant la grande superficie et la sévérité des feux du printemps 2023.

 

Contribuez à la science en envoyant une dent!

Le ministère encourage les chasseurs d’ours noirs et d’orignaux à prélever une dent sur leur prise pour la faire analyser. « Grâce aux échantillons de dents que les chasseurs nous envoient, on peut connaître l’âge de l’animal, indique Joëlle Taillon. Ce qui nous donne beaucoup d’information importantes sur la population d’un secteur. » Cette collecte de données sera d’autant plus utile dans les prochaines années, car elle permettra aux biologistes d’évaluer les impacts des feux de 2023 sur la structure d’âge des populations. Des indices précieux pour découvrir l’ampleur de la mortalité juvénile, et surtout, pour savoir si les populations s’en sont remises. « Puis, les chasseurs peuvent eux aussi connaître l’âge de leur prise en entrant leur numéro de permis sur le site internet, ajoute-t-elle. Alors c’est intéressant autant pour les chasseurs que pour les scientifiques! »

 

À quoi ressembleront les prochaines années ?

Les animaux, pour la plupart, ont migré pour fuir le danger. Alors où peut-on maintenant les retrouver? « Dans les secteurs en périphérie des feux, on s'attend à voir une présence animale très comparable à ce qu’on avait avant. Localement, elle pourrait même être plus forte parce que les animaux se sont relocalisés temporairement dans ces secteurs-là souligne Joëlle Taillon. Cependant, on n’a pas encore de statistiques pour confirmer cette hypothèse-là. »

 

Après les grands feux de forêt qui ont touché la Côte-Nord en 1991, on notait une augmentation de la récolte d’orignaux dans les zones situées en bordure du feu4. Cependant, les chercheurs expliquent surtout cette observation par le changement de comportement des chasseurs. « Il faut être prudent quand on analyse les données de récolte, précise la biologiste. Beaucoup de chasseurs et de piégeurs changent de secteur à cause des feux, alors il faut en tenir compte. » Parce qu’une chose est sûre : à court terme, les animaux qui nous intéressent éviteront les secteurs sévèrement brûlés. Pour les saisons 2024 et 2025 du moins, mieux vaut chasser ailleurs en attendant que la forêt se régénère.

 

« Mais après un feu de forêt, ce n’est pas du tout un désert biologique », souligne Pierre Drapeau. D’une part, parce que ce nouvel environnement attire de nombreux insectes et oiseaux, et favorise la croissance de végétation5. Puis, parce que les feux créent une mosaïque de forêt jeune et mature, qui bénéficie à la plupart des espèces boréales. En effet, les parcelles de forêt à différents stades de régénération offrent un habitat diversifié qui répond aux besoins de la faune pour se nourrir, se protéger des prédateurs et se reproduire.

 

Si votre secteur de chasse a été touché par les feux, vous vous posez sûrement la question suivante : quand les animaux reviendront-ils? Cela dépend des espèces et des conditions qu’elles préfèrent. Certaines, comme le tétras du Canada, aiment les forêts matures et ne reviendront pas de sitôt. Mais d’autres, comme l’ours noir et l’orignal, sont attirées par la jeune végétation qui colonise le territoire quelques années après un feu.

 

L’orignal

Les orignaux aiment les forêts en régénération, car les ressources alimentaires riches en protéines sont plus abondantes. Après un feu, il y a davantage de lumière et de nutriments dans le sol, ce qui favorise la pousse d’arbres et d’arbustes feuillus prisés par les orignaux tels que les saules, les bouleaux et les peupliers.

 

On retrouve les populations les plus abondantes dans les sites forestiers qui ont brûlé 11 à 30 ans plus tôt6,7, dans les zones de repousse végétale intermédiaire8. En effet, les orignaux préfèrent les jeunes forêts de feuillus, mais ils évitent les zones trop récemment perturbées qui sont encore dénudée de végétation9.

 

On note toutefois que la présence d’orignal peut revenir assez rapidement selon la sévérité et l’intensité des feux10. Dans les forêts légèrement brûlées, ces grands mammifères reviennent graduellement dès les quatre premières années après l’événement11. Des chercheurs ont même observé le retour d’orignaux seulement deux mois suivant un feu léger en Alaska12. À l’inverse, dans les secteurs sévèrement brûlés, on en observe peu dans les 5 années qui suivent13. C’est parce que la régénération forestière est beaucoup plus lente quand les feux sévères brûlent la couche organique du sol. Puis, même si les orignaux sont attirés par la nouvelle végétation qui repousse, ils ont tout de même besoin d’un couvert forestier établi pour avoir de l’ombre et protéger leurs jeunes des prédateurs. Ils ont donc tendance à se retrouver dans les environnements hétérogènes, caractérisés par une mosaïque de forêt mature et de forêt en régénération.

 

« Il y a eu des feux beaucoup moins intenses sur la Côte-Nord et en Mauricie. Ça serait intéressant d'observer la présence d’orignaux dans ces zones-là, surtout aux bordures des secteurs en régénération, pense Joëlle Taillon. Mais c’est sûr qu’il faudra attendre plus longtemps dans le Nord du Québec parce que les feux ont touché une superficie bien plus grande. »

 

L’ours noir

Comme l’orignal, l’ours noir aime lui aussi les jeunes forêts parce qu’il y a davantage de ressources alimentaires disponibles.14,15 L’ouverture de la forêt créée par l’incendie favorise la croissance de bleuets et autres baies sauvages, ce qui attire les ours noirs. De plus, ils se nourrissent de jeunes orignaux, qui sont eux aussi plus abondants dans les forêts en régénération16. Selon une étude menée dans la réserve faunique des Laurentides, les ours noirs préfèrent les forêts en régénération âgées de 6 à 20 ans, et évitent les vieilles forêts de conifères de plus de 50 ans17.

 

Cependant, l’ours noir a besoin d’un habitat diversifié, notamment car il fait sa tanière dans les forêts plus matures18. « L’ours n’ira donc pas en plein milieu d’un secteur récemment brûlé parce qu’il a besoin de couvert forestier en été, ajoute Martin Leclerc, professeur et chercheur en écologie animale à l’UQAC. Avec son pelage noir, il va avoir beaucoup trop chaud s’il n’y a aucun arbre dans les alentours pour lui faire de l’ombre. » L’ours noir risque ainsi de rester près de la bordure de la forêt et de s’aventurer dans le brûlis pour aller chercher des meilleures ressources alimentaires. « Ce sera super intéressant de regarder la mosaïque de parcelles brûlées et non brûlées, ajoute Martin Leclerc. Parce que dans quelques années, ça va devenir un habitat hautement favorable pour des espèces comme l'orignal et l'ours noir. »

 

Tétras du Canada

Le tétras est habituellement associé aux forêts intermédiaires ou matures10. On s’attend donc à ce qu’il se fasse rare dans les zones incendiées, tant que la végétation n’aura pas repris le dessus. « Les habitats récemment brûlés ne sont pas intéressants pour lui parce qu’il doit se cacher des prédateurs Alors les habitats récemment brûlés ne sont pas intéressants pour lui », explique Joëlle Taillon. Selon une étude québécoise, le tétras du Canada évite les secteurs de coupe forestière, même quand il s’agit de coupe partielle, car il préfère les milieux fermés avec une végétation très dense19. On peut donc penser que l’oiseau a le même comportement pour les secteurs brûlés.

 

Gélinotte huppée (perdrix)

Pour la gélinotte huppée, les feux périodiques peuvent être bénéfiques, car l’espèce préfère les forêts relativement jeunes20. Cependant, le retour de la gélinotte huppée dans une zone incendiée dépend de la sévérité du feu, car elle a besoin d’une couverture arbustive pour protéger sa nichée des prédateurs21. Une étude menée dans les Territoires du Nord-Ouest a révélé que la perdrix est revenue dans dès la première année suivant des feux de sévérité légère à modérée, mais pas en cas de feux sévères22. Selon une étude menée au Québec, les femelles préfèrent les parcelles de forêts âgées de 11 à 20 ans pour faire leur nid23. On peut donc s’attendre à retrouver une forte abondance de perdrix dans une dizaine d’années après un feu.

 

Faut-il s’inquiéter des feux de forêt?

Habituellement, les feux de forêt n’ont pas d’impacts dramatiques sur la faune à long terme: cela fait partie de la dynamique des écosystèmes boréaux. « La forêt, surtout en Abitibi, passe au feu de façon extrêmement régulière, indique Gabriel Pigeon, professeur à l’institut de recherche sur les forêts de l’UQAT. Ce n’est pas la première fois que les animaux ont vécu ça et ce ne sera pas la dernière. » La forêt se régénère, et la faune revient. Il suffit d’être patient.

 

Cependant, les printemps et les étés chauds et secs se multiplient. Les scientifiques appréhendent donc de l’augmentation de la fréquence des feux. « Quand il y a des feux trop rapprochés au même endroit, c’est là que ça se complique. Si la jeune végétation brûle avant qu’elle ait atteint sa maturité, il n’y aura pas de graines viables dans le sol, ce qui peut mener à un échec de régénération », explique Martin Leclerc de l’UQAC.  Dans un tel cas, la forêt ne revient pas dans le même état qu’avant le feu, et ne fournit plus l’habitat pour les mêmes espèces fauniques25. Bien que ce scénario se produise rarement, les changements climatiques pourraient l’alimenter. De plus, l’exploitation forestière affaiblit la résilience des écosystèmes face aux feux, ce qui pourrait devenir problématique pour la faune dans l’avenir26.

 

Il est donc tout-à-fait normal de s’inquiéter quand les feux battent des records comme en 2023. Mais tant que les prochains feux ne frappent pas aux mêmes endroits trop rapidement et que les coupes forestières suivent une gestion durable, les écosystèmes devraient s’en remettre. Même que quelques années après un feu, la mosaïque créée devient un excellent territoire de chasse pour l’ours et l’orignal!

 

 

 

Références :
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3- Riopel, A. (2023). Les feux de forêt au Québec, en cartes et en chiffres, Le Devoir. 9 juin 2023. Repéré à : https://www.ledevoir.com/environnement/792384/les-feux-de-forets-au-quebec-en-cartes-et-en-chiffres
4- Tanguay, S., Lamontagne, G., Ouellet, J. P., & Courtois, R. (1999). The impact of two large forest fires on moose (Alces alces) harvesting. Alces: A Journal Devoted to the Biology and Management of Moose35, 59-72. https://alcesjournal.org/index.php/alces/article/view/669/751
5- Drapeau, P., Nappi, A., Saint-Germain et Larrivée, M. (2010). La biodiversité des forêts brûlées : résultats des recherches effectuées après le feu de 1999 au parc national des Grands-Jardins. Le naturaliste canadien. 134(2). P.89-92.
6- Joly, K., Craig, T., Cameron, M. D., Gall, A. E., & Sorum, M. S. (2017). Lying in wait: Limiting factors on a low-density ungulate population and the latent traits that can facilitate escape from them. Acta oecologica, 85, 174-183. https://doi.org/10.1016/j.actao.2017.11.004
7- Maier, J. A., Ver Hoef, J. M., McGuire, A. D., Bowyer, R. T., Saperstein, L., & Maier, H. A. (2005). Distribution and density of moose in relation to landscape characteristics: effects of scale. Canadian Journal of Forest Research, 35(9), 2233-2243. https://doi.org/10.1139/x05-123
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9- Street, G. M., Vander Vennen, L. M., Avgar, T., Mosser, A., Anderson, M. L., Rodgers, A. R., & Fryxell, J. M. (2015). Habitat selection following recent disturbance: model transferability with implications for management and conservation of moose (Alces alces). Canadian Journal of Zoology93(11), 813-821. https://cdnsciencepub.com/doi/abs/10.1139/cjz-2015-0005
10- Nelson, J.L., Zavaleta, E.S. & Chapin, F.S. Boreal Fire Effects on Subsistence Resources in Alaska and Adjacent Canada. Ecosystems 11, 156–171 (2008). https://doi.org/10.1007/s10021-007-9114-z
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