Des jeunes séduits par la chasse à la sauvagine
Mission accomplie pour le Club de tir La Jolie Tuque
Chaque automne, le cri des outardes, ou d’autres oiseaux migrateurs, fait écho à l’arrivée de l’hiver. Richard Blais, moniteur pour le Club de tir La Jolie Tuque, désirait faire découvrir cette richesse qui s’envole et passe au-dessus de nos têtes durant les changements de saison.
Comment ? Par l’initiation de la relève à la chasse à la sauvagine.
Mais c’est quoi la sauvagine ? Le terme désigne ici le gibier à plumes migrateur. Donc oies, bernaches, canards. Il peut aussi faire référence au goût de la viande de ces mêmes volatiles.
Ensemble, on va plus loin ! La mobilisation des partenaires
C’est en plein cœur de sa région, la Mauricie, à La Tuque, que Richard Blais a eu l’idée de cette initiation. Issu d’un milieu où la chasse à l’orignal règne en maître, il voulait apprendre à la jeunesse la chasse à la sauvagine pratiquée par un nombre trop restreint d’initiés.
Avant de commencer le projet, son club de tir a fait une demande de financement auprès d’Héritage faune. Cette aide, ils l’ont obtenue par le biais d’une Bourse « Relève », d’outils pédagogiques et de matériel fournis par Canards Illimités Canada et Habitat faunique Canada.
Richard a aussi sollicité un partenaire, Yvon Marchand. En tant que chasseur de sauvagine expérimenté, ce dernier allait l’épauler dans l’élaboration du cours et dans l’enseignement des techniques.
Ok ! Par où on commence ? L’élaboration du cours
Dès que le projet a été accepté par Héritage faune, Richard a pu le mettre en branle. Avec son partenaire chasseur, il a réfléchi aux objectifs de cette initiation et aux manières de bien inculquer la théorie et la pratique de la chasse à la sauvagine à ses apprentis.
C’est ainsi qu’ils ont créé un plan de cours dans lequel ils ont cherché à couvrir toutes les étapes de la chasse à la sauvagine :
- Théorie sur les techniques
- De chasse
- D’appel de la sauvagine
- Inventaire du matériel (appelants, appeaux, caches)
- Pratique de la chasse
- Utilisation de la cache
- Appel de la proie
- Tir
- Éviscération des prises
- Procédé de congélation
- Et bien sûr, dégustation des prises
Grâce à ce plan de cours, ils ont pu planifier un horaire et prévoir les besoins. Ils ont dû s’assurer d’avoir accès à des lieux pour les cours théoriques et pratiques et à tout le matériel nécessaire à l’apprentissage.
Bien sûr, tout au long du processus, le Club de tir La Jolie Tuque a appuyé le projet de son moniteur de différentes façons. Il a entre autres prêté ses installations pour l’apprentissage et la pratique du tir. Merci aussi à Claude Gagnon, un cultivateur du coin, qui a permis l’utilisation de ses terres comme terrain de chasse.
Pour le reste, Yvon Marchand et l’École forestière de La Tuque où travaille Richard ont fourni :
- Un local pour les leçons théoriques
- Un véhicule pour le transport
- Le matériel nécessaire
- Appelants (Yvon Marchand)
- Appeaux (Yvon Marchand)
- Caches
- Armes à feu
L’initiation : un beau succès
Le cours en tant que tel a été un beau succès. Les apprentis étaient très intéressés et ont bien participé aux différentes activités. Sans oublier que lors des jours de chasse, la météo était idéale et on était dans une bonne période de migration. Il y avait donc assez d’oiseaux pour mettre en pratique la théorie (et pour impressionner le public néophyte !)
Et les jeunes en ont pensé quoi ?
Les jeunes participants, de leur côté, ont aimé, même adoré, l’expérience : ils sont déjà tous prêts à recommencer. Plusieurs veulent maintenant pratiquer la chasse à la sauvagine de façon régulière. Ça, c’est tout un succès.
Ce qui les a séduits ? Être si près des oies et des outardes, les entendre répondre à leur appel, la fébrilité de l’attente dans la cache… Selon eux, ça valait la peine de se lever aux petites heures. Ils recommandent l’expérience sans hésitation.
Et la suite ?
Pour confirmer la réussite de l’initiation, deux des nouveaux chasseurs de sauvagine du projet de Richard ont participé à la soirée des chasseurs du Festival de chasse du Haut St-Maurice et mis à profit leur apprentissage. Ils ont monté un kiosque sur la chasse à la sauvagine où ils ont accueilli et informé les visiteurs sur sa pratique.
Comme jamais deux sans trois, l’équipe du projet en est à sa deuxième initiation et se prépare à en donner une troisième. Comment faire mieux ?
Un petit mot sur les instigateurs du projet
Le Club de tir La Jolie Tuque
Le Club de tir La Jolie Tuque est un organisme sans but lucratif situé à La Tuque en Mauricie. Il se consacre à la promotion du tir sportif et offre un milieu physique et sécuritaire pour le tir au fusil, à la carabine et au revolver.
Le club veut aussi faire l’éducation des tireurs et du public en général, autant pour leur apprendre le maniement sécuritaire des armes que pour les renseigner sur les aspects légaux qui le régissent. Ils organisent d’ailleurs plusieurs ateliers et formations sur le sujet en plus d’activités sociales comme des concours de tir. Vous pouvez suivre leurs différentes activités via leur page Facebook Club de tir La Jolie Tuque.
Richard Blais
Richard, en plus d’être moniteur au Club de tir La Jolie Tuque, est un enseignant à l’École forestière de La Tuque dans le programme Protection et exploitation des territoires fauniques. Passionné, il a toujours travaillé dans le milieu en recherche ou en enseignement. Sa famille l’a initié très jeune à la chasse, surtout à l’orignal.
Ce qui l’a attiré dans ce projet ? Transmettre sa passion pour la faune et la chasse, mais aussi faire découvrir une chasse si peu populaire dans ce coin de pays.
Son conseil pour ceux qui voudraient mettre en place un projet semblable ? Bien s’entourer, entre autres d’un bon chasseur qui est aussi un bon pédagogue et vulgarisateur.
Richard a mis beaucoup d’énergie (et de temps !) dans ce projet. Mais selon lui, ça en valait la peine. Aujourd’hui, il y a des jeunes de 17-18 ans qui ont vécu toute une expérience. Ils se sont arrêtés le temps de cette initiation pour voir les oiseaux s’envoler, de très près. Et juste pour ça, Richard est prêt à recommencer.






