Perdu et retrouvé

 

Une histoire de chasse qui heureusement finit bien

En collaboration avec Eurêka Recherche et Sauvetage

 

 

 

Je l’ai trouvé en sueur, les yeux ronds, le souffle court. Il marchait depuis trois heures sans savoir dans quelle direction aller. Il n’avait pas d’eau, pas de collation, pas de carte, pas de GPS. Trois heures, en panique, au milieu d’arbres qui se ressemblent tous, c’est long.

 

Je suis chasseur depuis des dizaines d’années et président d’un organisme de recherche et sauvetage. Je suis formé pour chercher et retrouver des gens qui sont perdus. Le chasseur que j’ai retrouvé ce jour-là, ce n’est pas dans le cadre d’une recherche officielle, mais par pur hasard, alors que je parcourais les sentiers à la recherche de perdrix. Disons qu’il a eu de la chance.

 

J’ai entendu des cris. Un homme qui essayait d’attirer l’attention d’un passant. Des passants, dans un sentier d’une réserve faunique, il n’y en a pas toutes les heures. Alors je me suis rapidement orienté avec la voix que j’entendais et j’ai avancé dans sa direction. J’ai parcouru 50 pieds. Pas plus que ça. C’est là que je l’ai trouvé. Un chasseur en détresse à quelques pas du sentier.

 

On a pris le temps de jaser, de boire de l’eau et une grande respiration. Il m’a expliqué qu’il avait abattu une perdrix et qu’il était sorti du sentier pour la récupérer. Il ne l’a jamais trouvée, et lui s’est perdu. J’en ai profité pour lui remettre son oiseau. Je l’avais ramassé en me rendant jusqu’à lui. Ensuite, je lui ai montré le chemin qu’il avait parcouru depuis qu’il avait perdu ses repères. Probablement des kilomètres. Il avait traversé le sentier au moins trois fois. Ses traces de pas étaient évidentes. Mais dans la panique, il n’avait pas su reconnaître le chemin.

 

Cette histoire-là n’est pas dramatique parce qu’elle finit bien. Mais si personne n’était passé par là ? Si la nuit était tombée pour désorienter, affamer et déshydrater encore plus le chasseur ? Il aurait passé une nuit complètement affolé, à 1 km de son camion. Parce qu’il prévoyait faire une petite marche de 30 minutes, il n’avait pas amené son sac à dos. C’était sa première mauvaise décision.

 

À partir de maintenant, voici ce qu’il fera pour assurer sa sécurité en forêt. Et ce que vous ferez aussi, que vous soyez de nouveaux chasseurs, des habitués, des vieux de la vieille et même si vous êtes maintenant au courant qu’il y a des gens formés pour vous chercher en forêt. Vous prendrez TOUTES ces précautions :

 

Dans votre sac à dos, vous mettrez :

 

  • Boussole, cartes, GPS (Si vous ne savez pas utiliser une boussole, choisissez plutôt le GPS !)
  • Eau, nourriture (des barres tendres, pas le restant de sandwich au jambon du dîner)
  • Sifflet
  • Briquet, allumettes étanches
  • Lampe de poche ou lampe frontale (avec des piles en extra)
  • Couteau
  • Petite trousse de premiers soins
  • Couverture de secours
  • Grand sac de plastique orange (peut servir d’abri, d’imperméable, de signalisation)
  • Ruban forestier (Le bleu est la couleur la plus visible en forêt)
  • Corde parachute

 

 

 

Quelques étapes essentielles à faire avant de partir

Vérifiez la météo (prévoyez votre habillement en conséquence)

Vérifiez votre équipement (état de vos cartes, piles du GPS et des lampes)

Informez quelqu’un de votre départ, de votre itinéraire ou secteur de chasse et de votre heure de retour prévue. Bien sûr, n’oubliez pas de l’aviser de votre retour !

Posez-vous la question :  suis-je prêt et équipé pour passer une nuit en plein air si je suis égaré ?

 

 

Si vous croyez vous être égaré :

Arrêtez-vous.

Restez calme, prenez de grandes respirations et donnez-vous le temps de réfléchir.

Écoutez, regardez autour de vous. Il y a peut-être des signes que vous remarquerez une fois que vous êtes plus calme : un sentier, une tour électrique, des rubans forestiers, etc.

Évaluez votre situation. Êtes-vous blessé ? Êtes-vous dans un endroit où vous êtes visible ? Êtes-vous en sécurité pour passer la nuit s’il le faut ?

 

 

Si vous en arrivez au constat que vous êtes perdu :

Restez sur place et rendez-vous visible. Si vous vous déplacez, vous pouvez vous éloigner des personnes qui vous cherchent. De plus, si vous continuez à marcher, vous vous fatiguez, vous risquez de vous blesser et vous continuez d’accroître votre stress.

 

Signalez votre présence :

  • Sifflez
  • Faites un feu; la fumée peut avertir les secours de votre position.
  • Servez-vous de votre arme pour signaler votre présence. Le son d’une détonation porte loin.
  • Si vous avez un cellulaire et du signal, faites le 911, soyez bref. Un cellulaire en fonction peut permettre de vous localiser.  Conservez la pile de votre appareil (ce n’est pas le temps de vous afficher comme perdu sur Facebook).

C’est aussi le temps de penser à vous construire un abri pour passer la nuit.

 

Qui vous cherchera ?

 

 

Saviez-vous qu’il existe au Québec une trentaine d’équipes bénévoles en recherche et sauvetage ? Environ 500 chercheurs sont accrédités par la sécurité civile. Tous sont membres de l’Association québécoise de Bénévoles en recherche et sauvetage (AQBRS).

 

Tous les chercheurs sont formés en techniques de recherche, comportement de personnes disparues, lecture de carte, utilisation de la boussole et GPS, communication radio, premiers soins, etc.

 

Eurêka recherche sauvetage fait partie de ce groupe. OBNL fondé en 2010 et fort de plus de 35 membres, Eurêka compte aussi des équipes canines spécialisées en recherche au sol, recherche d’indices, recherche sur l’eau et en décombres. Des unités de recherche et logistique, VTT et motoneige complètent l’équipe.

 

Au cours des années, de généreux donateurs et des collectes de fonds ont permis d’acquérir de l’équipement permettant d’effectuer des recherches sécuritaires et efficaces.

 

Pour en savoir plus, visitez le site eurekarecherche.ca et suivez-les sur Facebook !