Carnet de tournage 1
Au pays des Tanks d’or!
Introduction
J’avoue en partant que je ne savais pas à quoi m’attendre en allant pêcher la carpe. Tout ce que je savais… c’est énorme, fort, combatif, préhistorique, abondant et surtout que le guide est particulièrement crinqué! Le genre de crinqué de la pêche que tu ne croises pas si souvent.
Plan de tournage :
Lever à 3 h le dimanche matin et être sur la rivière à 4 h. On pêche jusqu’à lundi 14 h nonestop!!!
Sommeil = 1 heure répartie sur 34 heures. Un peu intense vous trouvez? Vous n’imaginez pas encore.
Nos objectifs :
Vivre un trip exceptionnel. Prendre des images de la carpe géante.
Montrer sa beauté, ses couleurs, les particularités de ses écailles. Capter les paysages, la faune qui nous entoure, les techniques de capture, les personnes et toute la passion qu’elles portent.
Dernière minute, j’apprends qu’un de mes bons amis, Alex, peut se joindre à nous pour une bonne partie du trip. Plus qu’on est de fous, plus qu’il y a de l’ambiance comme on dit! Une expérience d’images et de pêche incroyable m’attendait là-bas.
La rencontre des maniaques
17h le samedi je rejoins Louis-Philippe Joseph Lortie, le carpiste passionné très actif sur le groupe Facebook A TRIBE CALLED CARP. C’est toujours spécial de rencontrer une personne avec qui tu vas passer un trip de fou de pêche et que tu ne connais même pas. Tu ne sais jamais trop à quel genre de maniaque tu as affaire. En le voyant, j’ai compris qu’on allait se faire ben du fun.
Un élément très important à ne pas négliger sur les tournages, c’est que d’avoir de l’ambiance ça paye toujours pour les images. Pour aller chercher ça, je dois saisir l’authenticité des personnages. Cette fois-ci, ce ne sera pas trop compliqué…
Un paysage surréel en plein centre-ville de Montréal
Lets go!!! Ça commence!!! On arrive enfin sur le lieu que Louis-Philippe avait feedée la semaine durant. Franchement, j'ai été surpris qu'en plein milieu de la ville, de retrouver un endroit aussi riche en biodiversité. Je m’attendais à avoir des buildings un peu partout autour…et des images plus urbaines. Ben non toé!!! Au milieu de nulle part, un beau spot de même…avec un lever de soleil qui ne faisait que commencer à apparaître. L’horizon rose et jaune, de hauts contrastes avec la pénombre. De quoi piquer n’importe quel vidéaste. Je piffais de loin les bonnes conditions. Là-dessus…je me suis trompé un peu.
Commençons la journée en profitant de ce beau paysage. Et «vlan» un timelapse (prise de photos en intervalle de temps, compressées par la suite en vidéo) pour se souvenir longtemps de se lever de soleil.
Que la pêche commence!
L’eau miroir, Louis-Philippe commence à installer ses appâts. Le gars… il catapulte un obus rempli de bouffe, qui s’ouvre à l’impact avec la surface de l’eau. Le festin commence! Les lignes sont presque prêtes. On compacte de la mixture de nourriture sur le plomb, fait spécialement pour cette pêche. Il choisit ensuite le bonbon à offrir à nos prospects. Les bippers sont prêts aussi. On lance les lignes et on attend le premier rush du matin. En attendant, je prends de l’avance avec la captation d’images, je suis déjà à la recherche des meilleurs angles de vue, les meilleurs plans d’images.
La lumière orangée du matin est un de mes moments préférés. Ça donne des images chaudes, des reflets sur l’eau à pogner le fixe.
BOOM!!!
BIP BIPPP PIIIIPPPPPPPBIIIIIIPPPP!! Ça y est, l’alarme sonne et la première gourmande se sauve avec l’appât et la ligne. Louis-Philippe n'en revient pas, comme si c’était rare que ça lui arrive d’entendre ce bruit. Il saute sur la ligne, la libère de son socle et augmente la tension sur son moulinet massif. La carpe est déjà ferrée par le poids du plomb, mais il lève aussitôt la perche pour amorcer le combat.
Yes!!! On a notre première carpe au bout de la ligne, mais elle ne semble pas être dans les formats recherchés. Durant que Louis-Philippe épuise son adversaire, j’en profite pour déjà capter des souvenirs de ce qui se sera vraiment passé. Je remarque déjà la maitrise que le guide a de sa pêche. Il ne fait aucune erreur. Le poisson est enfin dans le net. On le dispose dans son lit humide et on relance la ligne avant de finaliser les images de la belle 20lb qui a accepté notre offrande.
Le grand combat
En lançant la ligne, même pas le temps de reposer la canne sur son socle, que Louis-Philippe sent la touche et ferre instantanément. BAMMM!!! Cette fois-ci, ça va loin! Ça va vite! Ça ne pense toujours pas à ralentir…
La canne bien tendue, la tension du frein au maximum, sur du gros 40lb test, soit que tu brûles ton frein, soit que tu choisis le bon moulinet au magasin. La géante commence tranquillement à s’épuiser, mais elle est encore loin d’avoir dit son dernier mot. Désolé pour notre autre petite carpe, mais elle devra patienter dans sa bassinette. En voyant les bulles se former dans le bouillon du poisson, Louis-Philippe me confirme que c’est signe d’un plus gros format. ÇA TIRE FORT, TRÈS FORT! Je capte tous ces petits moments, je commence par les réactions du personnage et les détails qui font que l'on comprend mieux l’intensité du combat. Les plans du poisson qui se débat. Tout ça bouge très vite et l’exécution me demande chaque fois de prévoir le plan suivant. Mon seul souci devient instantanément de saisir l’ensemble de ce combat. Le poisson se rapproche tranquillement du net! IL REPART ENCORE! INÉPUISABLE! Quand enfin on parvient à glisser le net sous ce gros lingot d’or, j’arrive à capter son arrivée en toute fluidité. Probablement une des shots préférées de Louis-Philippe.
Le Trophée du voyage…déjà!
Un des plans que j’aime le plus. Là, les émotions sortent!!! Le soulagement et la satisfaction, on capote parce qu’à partir de maintenant, on vient d’assurer notre tournage avec ce beau poisson. Louis-Philippe est sous le choc, il frissonne encore! C’est sa plus grosse carpe du printemps! 33lb bien pesée! Avec tout ça ben on a deux releases à faire. Voici notre trophée du voyage. Je vous l’annonce, ce n’est pas le dernier doublé que nous ferons lors de ce périple.
L’arrivée d’Alex
La matinée est déjà un peu avancée que mon chum Alex arrive et s’installe. À partir de là, on en profite pour se calmer et profiter de la paix de la pêche. Par chance, le trip est encore jeune…il nous reste plus de 30 heures sur le bord de la rivière. Prenant les souvenirs de notre gang, du trip qu’on a eu, des jokes qu’on s’est contées, des insides qui vont rester.
Parfois…une alarme sonne pour nous annoncer un tank qui s’enfuit avec nos appâts.
Des combats, on en a eu!
Un voyage réussit
De tout notre tournage, on a à peu près juste piqué des 25lb et plus. Une lumière parfaite du début jusqu’à la fin. Des poissons à profusion…j’ai même vaincu mes 2 premières carpes à vie! Pas des petites en plus, une 23lb environ et une 28lb bien pesées. Quoi demander de plus ? Ce que je retiens du tournage; l’humour des gars, la qualité de pêche exceptionnelle, directement au centre-ville, à 5 minutes de chez Louis-Philippe et les images dingues du début jusqu’à la fin. Je reviens aussi épaté par le guide, Louis-Philippe voulait montrer les beautés dorées qu’il pêche, il voulait montrer au grand public que la CARPE, C’EST COOL PAS À PEU PRÈS! Pour ça, je suis entré dans son monde, en vivant son marathon de pêche habituel, à ne pas dormir et à faire face aux conditions nocturnes froides et humides. À chiller au soleil le jour.
À prendre des gros FISHs!
Je reviens maintenant au bercail, crevé à m’écraser, mais rempli d’une expérience et d’un sentiment d’accomplissement, d’une histoire qui me suivra longtemps et qui me motivera à pousser encore plus loin ma curiosité pour la faune, ses personnages et les paysages. Plein d’images en banque, j’ai déjà hâte de réécouter une fois, deux fois, trois fois. Trier, traiter, monter et éditer les vidéos et ensuite vous partager cette expérience que je n’oublierai jamais.
Essayez ça au moins une fois dans votre vie!
Une histoire de Carnet de tournages, par Olivier Fortin.
Faites partie de la famille et devenez membre de la Fédération québécoise des chasseurs et des pêcheurs.